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Climat : les plantes des montagnes grimpent de plus en plus haut

Les effets du réchauffement climatique sont déjà bien visibles en montagne, avec une fonte accélérée des glaciers depuis un siècle. Mais on peut également observer les conséquences de cette hausse de la température moyenne sur les végétaux : une récente étude publiée dans "Nature" et intitulée "Accélération de la migration en altitude des plantes de montagne sous l'effet du réchauffement climatique" vient en effet de confirmer que la flore des milieux montagnards tend à coloniser des zones situées plus haut que leur territoire précédent.

L' équipe internationale de scientifiques qui a réalisé cette étude a observé 302 sommets de massifs européens (Alpes, Pyrénées, Carpates...) et a constaté que dans 87 % des cas, les plantes ont profité des conditions météorologiques plus favorables pour coloniser des altitudes supérieures. Une "colonisation des sommets de plus en plus rapide par la flore de niveaux inférieurs" et qui concerne "même les espèces réputées se déplacer lentement".

Selon cette équipe, qui comprend un chercheur du CNRS/Université de Picardie Jules Verne, "le nombre d'espèces végétales ayant colonisé les sommets européens entre 2007 et 2016 serait cinq fois supérieur à celui observé entre 1957 et 1966". Une tendance qui serait uniquement liée à l'augmentation des températures et pas à une plus grande fréquentation humaine des sommets, ni même aux retombées azotées des polluants atmosphériques.

Cette expansion territoriale de la flore n'a pour l'instant pas donné lieu à des extinctions d'espèces, "mais la cohabitation pourrait ne pas durer", préviennent les scientifiques. "Certaines plantes des sommets pourraient être amenées à disparaître car il leur serait impossible de migrer vers une altitude supérieure ou de rivaliser avec les espèces plus compétitives des niveaux inférieurs," ce qui pourrait alors entraîner "un déséquilibre du fonctionnement de l'écosystème montagnard".

Cette migration montagnarde est également perçue par les chercheurs comme un indicateur de la "grande accélération" : il s'agit d'une phase de l'Anthropocène, l'ère de l'humanité durant laquelle un certain nombre de paramètres, tant dans la nature que dans les sociétés humaines, tendent à augmenter de manière accélérée. C'est valable pour la technologie, la population, mais aussi les gaz à effet de serre et l'utilisation des ressources naturelles. Avec des conséquences sur les écosystèmes. 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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