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Chorée de Huntington : une avancée majeure

Cette découverte publiée dans le numéro de Science pourrait aider les chercheurs à mettre au point un traitement contre cette maladie aujourd'hui incurable, ainsi que d'autres pathologies neurologiques dégénératives, notamment la maladie d'Alzheimer. "Jusque-là, personne n'avait la moindre idée de ce qui pouvait bien être à l'origine de la lésion cérébrale caractéristique de la chorée de Huntington et de la mort", a résumé le Dr Solomon Snyder de l'Université Johns Hopkins, dont l'équipe publie les travaux.

"C'est une avancée importante", a observé le Dr Walter Koroshetz, directeur adjoint du département cerveau des Instituts nationaux de santé. La chorée de Huntington est une maladie génétique rare, qui touche 30.000 personnes aux Etats-Unis. Elle se déclare le plus souvent aux alentours de 40 ans et se manifeste au départ par des tremblements incontrôlables et une perte des capacités intellectuelles. Ces signes s'aggravent inexorablement jusqu'à ce que les patients puissent à peine manger, parler ou marcher. La mort survient une dizaine d'années ou plus après le début des symptômes.

En cause, la mutation d'un gène. L'enfant d'un patient atteint de chorée de Huntington a 50 % de risque d'en hériter, et toute personne qui est porteur du gène déclare la maladie à un moment de sa vie. C'est en 1993 que les scientifiques ont découvert ce gène, laissant aux familles le choix difficile de subir ou non un test de dépistage -et de savoir qui est ou non atteint. Le seul traitement disponible actuellement ne peut que soulager les mouvements saccadés, et peu de progrès ont été jusqu'à présent enregistrés pour l'objectif le plus important, trouver le moyen de ralentir ou de stopper la maladie.

Les nouvelles recherches suscitent de l'espoir. Le mauvais gène, ont constaté les scientifiques, fabrique une protéine défectueuse retrouvée dans toutes les cellules. Pourtant, seules certaines d'entre elles meurent, notamment celles qui se trouvent dans une région cérébrale qui contrôle le mouvement, le corpus striatum. Cette région, au moment de la mort des patients, est abimée au point d'être comparée à une feuille de papier de soie.

Pourquoi ? Une seconde proteine est la coupable, a découvert l'équipe du Dr Snyder. C'est une molécule peu connue, la protéine Rhes qui est retrouvée exclusivement dans le striatum. Quand Rhes se mélange à la protéine mutée de Huntington, elles provoquent ensemble une réaction chimique, expliquent les chercheurs. Pour aboutir à cette conclusion, ils ont utilisé des cellules embryonnaires humaines et des cellules cérébrales (neurones) prélevées sur des souris. Dans chacune de ces cellules, ils ont fait différents mélanges de la proteine de Huntington mutée, de la forme normale de cette protéine et de Rhes. Ce n'est que quand la proteine mutante et Rhes se trouvaient dans la même cellule que les cellules mouraient.

Puis les chercheurs ont démêlé patiemment ce qui avait entraîné la réaction chimique si toxique, la sumoylation. Les cellules tentent de de se défendre de la protéine mutée en formant des amas -une sorte de tas de déchets mis de côté. Ajouter la protéine Rhes conduit à réduire cet amas de cellules et à la mort cellulaire, suggérant que la forme soluble de la protéine défectueuse est dangereuse.

Et voilà le lien avec d'autres maladies neurologiques dégénératives, notamment la maladie d'Alzheimer : la plupart de ces maladies sont caractérisées par des amas de protéines défectueuses. Le débat est vif parmi les scientifiques, sur le fait de savoir si ces agrégats sont la cause de cette détérioration, ou au contraire une tentative désespérée de la part du cerveau de se défendre.

[AP-#http://fr.news.yahoo.com/3/20090605/thl-medecine-maladie-huntington-aa61a25.html]

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