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La chirurgie-laser sonne la fin des lunettes

Depuis l'Antiquité, on a cherché à traiter les défauts de réfraction de l'oeil et, en particulier, celui qui est le plus fréquent à l'âge adulte : la myopie. Un désordre bien connu des Grecs qui donnait à celui qui en était victime le nom de " muops " : celui qui cligne des yeux pour mieux voir. Mais ce n'est qu'au XVe siècle que la myopie a été corrigée par des verres concaves, seul mode de correction, pendant très longtemps, de la vision. Puis sont venues les lentilles de contact, apportant l'avantage de la restauration d'un champ visuel normal. Mais elles sont d'une manipulation délicate ; la nécessité d'une hygiène absolue pour ceux qui veulent pouvoir les garder à vie entraîne des contraintes qui en lassent plus d'un. Pour traiter la myopie, et donc aplatir la cornée, on utilise la photokératectomie réfractive (PKR) ou " Laser Excimer de surface " dont le rayonnement agit en abrasant le tissu cornéen un laser dont le rayonnement agit en abrasant le tissu cornéen sur une largeur et une épaisseur prédéterminées. L'intervention, qui dure moins de quinze minutes, se fait sous anesthésie locale, laquelle est effectuée grâce à quelques gouttes de collyre. De fait, c'est le LASIK, intervention pratiquée depuis 1992 - et en France depuis 1995 -, qui est à l'origine de l'essor considérable de la chirurgie réfractive au cours des dernières années. Fondé sur le même principe que la PKR - l'abrasion d'une quantité déterminée de cornée -, il en diffère complètement dans sa réalisation. Sous anesthésie locale encore, on découpe à l'aide d'un scalpel automatisé une lamelle de cornée d'une épaisseur d'environ 0,16 millimètre (l'épaisseur de la cornée est comprise entre 0,45 et 0,6 millimètre) en prenant bien soin de laisser une charnière. Puis, au laser excimère, on remodèle la cornée sous-jacente comme dans la PKR. On rabat le lambeau de cornée - qui a gardé son épithélium de surface - et tout se referme... sans suture. Les intérêts de cette nouvelle technique résident dans le fait que, abrasant la partie profonde de la cornée, celle-ci a moins de réaction cicatricielle et la nouvelle géométrie de la cornée est beaucoup plus stable ; par ailleurs, le respect de l'épithélium fait que les suites opératoires sont indolores. La récupération visuelle est rapide : moins de 24 heures. Ce qui permet d'intervenir beaucoup plus rapidement sur le second oeil. La technique, entre des mains expérimentées, est si sûre qu'aux Etats-Unis on traite volontiers les deux yeux en même temps. A quel âge est-on éligible pour la chirurgie ? Il faut attendre une stabilisation de la myopie, qui ne survient qu'entre vingt et vingt-cinq ans. Une fois décidé, il faut se presser pour en profiter, car la presbytie guette vers la quarantaine. Mais qui paiera l'opération ? Ni la Sécurité sociale ni les mutuelles. Pourtant, ce traitement chirurgical, qui revient à environ 5 000 francs par oeil, évite les consultations ophtalmologiques et l'achat de lunettes ou de lentilles pendant des années.

Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2077-37717-QUO,00.html

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