RTFlash

Changement climatique et santé : le coût de l'atténuation des émissions de GES compensé par les économies sur les dépenses de santé

Le Lancet a publié 5 études démontrant pour la première fois les co-bénéfices sur la santé de la réduction des gaz à effet de serre (GES). Par exemple, une des études a démontré qu'un mode de transport urbain plus durable (axé sur les transports publics ou actifs) pourrait réduire de 10 à 25% les maladies cardiovasculaires à la fois dans les pays développés et en développement. Ces études suggéraient que les bénéfices sur la santé publique seraient non seulement immédiats et locaux, mais que leur valeur économique pourrait même compenser les coûts engendrés par les politiques de réduction des GES.

A l'époque de cette publication, scientifiques, responsables de santé publique et représentants d'ONG (OMS et ONU) réunis à Washington avaient salué ces résultats prometteurs, susceptibles de faciliter l'adhésion des politiques et du grand public à l'action climatique. Depuis lors, ces résultats sont portés à la connaissance des décideurs politiques et du public avec des messages adaptés à chacune des cibles : les décideurs, le grand public et les communautés.

En Février 2010, à l'occasion d'un briefing à la Chambre des Représentants organisé par l'American Meteorological Society (AMS), le message de Jonathan Patz, professeur et directeur du "Global Environmental Health" à l'Université de Wisconsin Madison était clair : à l'heure où l'on ne parle que du coût de la réduction des émissions de GES, cette dernière présente la double opportunité (=cobénéfices) d'améliorer la santé publique et de faire économiser des milliards de dollars en sauvant des centaines de vies, en évitant des milliers d'hospitalisations et en réduisant l'incidence des maladies cardio-respiratoires, de l'obésité, du diabète et de certains cancers.

Au niveau mondial, Jonathan Patz a cité l'étude toute récente de Nemet et al publiée en janvier 2010. Cette étude démontre que les économies sur les dépenses de santé sont de 2 à 196 dollars par tonne de CO2 non émis selon les pays, avec une moyenne de 50 dollars. Ces valeurs doivent être comparées au coût des mesures de réduction des GES, généralement estimé autour de 30 dollars par tonne de CO2.

Dans une déclaration à "environmentalresearch web", Nemet affirme que "ces cobénéfices sur la santé sont en mesure de compenser les coûts à court terme des politiques climatiques... et que ce serait une grossière erreur de les ignorer".En conclusion, l'intégration de ces cobénéfices dans le calcul du coût sociétal des politiques de réduction des GES modifie totalement leur rapport coût-bénéfice et les métamorphose en stratégies "win-win" à coût zéro !

BE

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

    Recommander cet article :

    back-to-top