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Des cellules graisseuses associées aux cancers
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Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes : il concerne environ une femme sur 1000 chaque année. Tous les cancers n'évoluent pas de la même façon, selon les caractéristiques propres à la tumeur et les facteurs de risque. On a récemment montré que l'obésité était un facteur négatif, les femmes obèses ayant plus de risques de dissémination des cellules cancéreuses. Quel est le lien entre l'évolution d'un cancer et l'obésité ? Les équipes de Catherine Muller et de Philippe Valet, à l'Université Paul Sabatier de Toulouse, ont montré que les cellules graisseuses, ou adipocytes, présentes autour des tumeurs dans le sein favorisent la dissémination des cellules cancéreuses.
Le cancer du sein est une tumeur maligne de la glande mammaire. Celle-ci comprend 15 à 20 lobes qui sécrètent le lait, séparés par du tissu adipeux. Le cancer naît dans ces lobes entourés de cellules graisseuses. En mettant en culture, au laboratoire, des cellules tumorales avec des adipocytes, les biologistes ont montré que les cellules cancéreuses ont des caractéristiques invasives quand elles ont été en présence des adipocytes. En d'autres termes, elles forment des métastases. En outre, dans ces conditions, les adipocytes présentent des phénotypes (aspects) particuliers et sécrètent notamment des facteurs pro-inflammatoires, telle l'interleukine 6. D'ailleurs, in vitro, cette molécule seule suffit à rendre métastatiques les cellules cancéreuses.
Les biologistes ont vérifié ces résultats chez l'être humain. Ils ont montré que les adipocytes au phénotype particulier (différent de celui des autres cellules graisseuses du sein) se retrouvent aussi chez les femmes autour de la tumeur. Chez les patientes ayant les plus grosses tumeurs et des métastases (avec invasion des ganglions), les quantités d'interleukine 6 exprimées par les adipocytes sont aussi plus importantes.
Ainsi, les adipocytes acquièrent des caractéristiques spécifiques à proximité d'une tumeur mammaire et favorisent sa dissémination. Or la quantité de cellules graisseuses autour des lobes du sein dépend de facteurs génétiques et de la corpulence de la femme… Bien que l'on ignore les déterminants du « dialogue » entre les adipocytes péritumoraux et les cellules cancéreuses, il semble clair que la masse graisseuse amplifie le risque de dissémination des cancers.
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