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Cancer de la prostate : un test sanguin pour prédire la résistance aux traitements
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Selon une nouvelle étude, menée par le Barts Cancer Institute de l'Université Queen Mary de Londres (Royaume-Uni) et présentée au congrès du National Cancer Research Institute, des analyses de sang régulières avant et pendant une chimiothérapie pour le cancer de la prostate peuvent détecter si un patient est résistant ou développe une résistance au traitement par chimiothérapie.
Chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate qui a commencé à métastaser et qui ne répond pas à un traitement d’hormonothérapie, le traitement préconisé est le docétaxel, une chimiothérapie qui peut améliorer considérablement la survie. Cependant, certains patients sont résistants ou acquièrent une résistance au docétaxel.
Le test sanguin élaboré par l’équipe de recherche permet d’identifier cette résistance au docétaxel et de prédire la survie à partir du nombre et des types de cellules cancéreuses qui se sont détachées de la tumeur et ont pénétré dans la circulation sanguine. Ces cellules sont appelées cellules cancéreuses circulantes ou CTC. « Notre capacité à collecter et à analyser les CTC avant, pendant et après le traitement signifiait que nous pouvions surveiller les changements dans les CTC en réponse au traitement », explique Caitlin Davies, qui a supervisé les recherches.
Pour le mettre au point, les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang chez 56 patients atteints d'un cancer avancé de la prostate. Les échantillons ont été prélevés avant qu'ils ne commencent le traitement au docétaxel, après leur première dose de chimiothérapie, avant leur cinquième dose, et une fois qu'ils ont terminé toutes les doses, soit pendant une période d'environ six à huit mois. Au total, 205 échantillons ont été disponibles pour l'analyse. En utilisant un système de filtration sanguine appelé Parsortix, les chercheurs ont pu identifier les CTC présentes dans le sang, et les classer suivant différents sous-types.
« Nous avons ensuite recherché des modèles dans les données des hommes qui ont répondu ou non au traitement, ou dont la maladie a progressé plus tôt que les autres après le traitement. (…) Par exemple, une augmentation du nombre de CTC peut indiquer une absence de réponse au traitement. En outre, en surveillant l'apparition de CTC potentiellement résistantes aux médicaments, nous pouvons modifier la tactique de traitement à un stade précoce et de manière personnalisée et opportune pour le patient », détaille la chercheuse.
Avec son équipe, Caitlin Davies a constaté que les hommes étant moins susceptibles de répondre au docétaxel voyaient leurs chances de guérison diminuer et leur risque de mourir dans les 18 mois si plus de six CTC par 7,5 ml de sang étaient détectés avant leur première dose de docétaxel. En comparaison, la survie sans progression était de 17 mois et la survie globale de trois ans pour les hommes ayant détecté moins de six CTC par 7,5 ml de sang.
Un nombre élevé de CTC vers la fin du traitement prédisait quant à lui un délai plus court avant la progression de la maladie et le décès.
« Cet aperçu de la façon dont la dynamique des CTC conduit à une réduction des temps de survie et sans progression est vital pour les cliniciens. Elle leur permettra de modifier rapidement le traitement en passant du docétaxel à une autre solution, ce qui pourrait améliorer considérablement les chances de survie à long terme des patients », souligne Caitlin Davies. Les chercheurs ont également découvert qu'une protéine codée par un gène appelé KLK2 était nettement plus efficace pour prédire le délai de progression de la maladie et le décès que la protéine de référence actuelle, l'antigène prostatique spécifique (PSA), qui est codée par le gène KLK3.
« On a constaté des niveaux élevés d'expression du gène KLK2 chez les patients qui n'ont pas répondu au docétaxel, et cette expression élevée était également associée à un délai plus court avant la progression de la maladie et le décès. Ces résultats sont importants car ils mettent en évidence le KLK2 comme un possible biomarqueur alternatif et meilleur pour le pronostic du cancer de la prostate », affirme Caitlin Davies, qui espère que cette découverte pourra déboucher sur le développement d’une nouvelle génération de thérapies.
Dernier avantage à cette biopsie liquide qui permet le dépistage des CTC dans le sang : la facilité avec laquelle elle peut être généralisée. « Elle est peu invasive, indolore et facilement reproductible, ce qui permet aux patients d'éviter de subir des biopsies tissulaires douloureuses. Elle ne prend que quelques minutes au patient, et nous pouvons obtenir des résultats dans les deux ou trois jours, alors qu'une biopsie tissulaire peut prendre jusqu'à dix jours ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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