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Le café confirme son effet protecteur contre certains cancers…et la maladie d'Alzheimer

Quatre études scientifiques viennent d'être publiées à quelques jours d'intervalle et confirment les effets protecteurs d'une consommation régulière de café contre certains cancers mais également contre la maladie d'Alzheimer, chez certains sujets.

La première de ces études a été réalisée par l'Université de Californie du Sud sur 8 500 Israéliens, dont 5 000 patients atteints de cancer colorectal.

Les participants à cette étude consommaient en moyenne deux tasses de café par jour et les chercheurs ont constaté une diminution de 30 % du risque de cancer du côlon chez les buveurs de café par rapport aux abstinents. Cette baisse du risque est proportionnelle au nombre de cafés consommés. Entre une et deux tasses, le risque diminue de 22 % ; de 44 % pour 2 tasses et demi ; de 59 % au-delà de 2 tasses et demi. Cet effet protecteur semble en outre indépendant des autres facteurs de risque, tels que l'âge, le sexe, la consommation de fruits et légumes ou encore l'aspirine.

Une autre étude réalisée sur 180 000 adultes et présentée également au cours du congrès de l'AACR, a par ailleurs montré que la consommation régulière de café pourrait également réduire les risques de cancer du foie. Selon ces recherches, les personnes qui boivent au moins une tasse par jour ont un risque plus faible de cancer du foie par rapport à ceux qui ne boivent pas de café.

Les personnes qui buvaient une à trois tasses de café par jour avaient un risque réduit de 29 % de cancer du foie par rapport à ceux consommant six tasses ou moins chaque semaine. Ceux qui consommaient plus de quatre tasses de café par jour avaient un risque réduit de 42 %, selon l'étude. Là aussi, cette réduction du risque pour le cancer du foie semble indépendant des autres facteurs de risques connus, comme l'âge, l'obésité, le tabagisme, l'alcool ou encore le diabète.

De manière cohérente avec ces précédents travaux, des recherches réalisées par des chercheurs de Singapour dirigés par le Professeur Woon-Puay Koh viennent de montrer, en s'appuyant sur l'analyse des modes de vie depuis 1993 de 63 000 personnes âgées de 45 à 74 ans participant à "L'étude singapourienne sur la santé", qu'une consommation d'au moins deux tasses de café par jour permettait de réduire de 66 % le risque de décès par cirrhose du foie.

L'étude montre qu'il existe une corrélation importante et proportionnelle à la quantité de café consommé entre la consommation de cette boisson et le risque de décès par cirrhose non liée à une hépatite virale. Selon cette étude, plusieurs mécanismes seraient impliqués et la caféine diminuerait notamment la stéatose, provoquerait une oxydation hépatique et réduirait l'activité d'une enzyme - mTOR - impliquée dans l'apparition de cancers. Rappelons que, selon l'OMS, la cirrhose représente 1,3 % des causes de décès dans le monde.

La dernière étude réalisée sur des souris par une équipe franco-allemande associant des chercheurs de l'Inserm, montre pour sa part qu'une  consommation modérée de café pourrait avoir un effet protecteur contre les déficits de mémoire dans la maladie d'Alzheimer.

Alors que plusieurs études épidémiologiques avaient déjà établi un lien entre la consommation de café et un risque plus faible de développer un déclin cognitif lié à l'âge ou la maladie d'Alzheimer, ces chercheurs ont tenté de déterminer sur quelles lésions caractéristiques de la maladie la caféine était susceptible d'agir.

Dans ce travail, une équipe de l'Inserm, dirigée par David Blum, a réalisé une expérience sur des souris génétiquement modifiées pour développer l’affection liée à la protéine tau, qui a consisté à administrer par voie orale, durant dix mois, de la caféine. Très vite, les chercheurs ont constaté que les souris prenant du café développaient moins de pathologies neurodégénératives que celles n'en consommant pas et gardaient également une mémoire plus performante. Cet effet protecteur serait dû à des modifications de la protéine tau induites par la caféine. L'étude précise que la dose de caféine délivrée était « modérée, équivalant à deux tasses de café par jour chez l'homme ». Toutefois, le mécanisme précis de l'action de la caféine reste à définir, même si les chercheurs forment l'hypothèse qu'il pourrait être lié à sa capacité à bloquer les récepteurs à l'adénosine.

Pour être tout à fait complet, il faut toutefois préciser qu'il existe des susceptibilités et intolérances individuelles à la caféine (sans doute liées à des facteurs génétiques) et qu'en l'état actuel des connaissances, la communauté scientifique ne recommande pas la consommation de café à des fins préventives ou thérapeutiques pour les pathologies qui viennent d'être évoquées.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

AACR

Eurekalert

HealthCentral

NOA

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