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Autisme : le rôle méconnu des mutations en mosaïque…
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Malgré de multiples efforts de recherche, les causes et facteurs de risque du trouble du spectre autistique (TSA) restent mal compris. Mais une équipe internationale de recherche, dirigée par des chercheurs de l’Oregon Health & Science University (OHSU, Oregon) a réalisé une nouvelle analyse systématique sur une cohorte de 2.300 familles ayant un seul enfant atteint d'autisme.
Cette étude a permis de progresser sur la caractérisation de mutations génétiques non identifiées par les précédentes recherches car uniquement présentes dans une fraction de l'ADN d'un individu. On les appelle les mutations en mosaïque car elles ne sont identifiées que dans une partie des cellules du patient.
Les mutations en mosaïque postzygotiques (postzygotic mosaic mutations ou PMM), sont des changements génétiques qui se produisent après la conception du zygote (œuf) humain pendant le cycle de développement du fœtus. Chaque individu présente ainsi une mosaïque ou groupe de cellules mutées et non mutées en fonction de l'heure et de l'emplacement de l'occurrence de la mutation. Le rôle exact de ce type de mutations reste à ce jour mal compris.
En comparant les données de séquençage génétique de 2.300 familles de la collection Simons Simplex, une base d'échantillons génétiques caractérisés, l'équipe de l’OHSU constate qu'environ 11 % des mutations signalées précédemment se produisent au cours du processus de développement.
Cela suggère que ces mutations en mosaïque sont beaucoup plus fréquentes qu'on ne l'avait cru auparavant. Une approche de séquençage de nouvelle génération permet ici d’analyser ces mutations et montre en fin de compte que 22 % d’entre elles sont post-zygotiques.
Des effets différents sur le génome des enfants touchés vs leurs frères et sœurs non affectés : ces mutations de mosaïques dites « silencieuses » ont été enrichies chez les enfants touchés, ce qui contribue à environ 2 % des personnes atteintes d'autisme dans cette cohorte. Ces types de mutations sont généralement considérés comme neutres, car ils ne modifient pas le codage génétique des protéines. Cependant, chez les sujets touchés, ces mutations modifient réellement l’expression génique.
Selon ces travaux, ces mutations en mosaïque pourraient contribuer au risque d'autisme à hauteur de 3 à 4 % des patients. Après analyse, les scientifiques font l’hypothèse que bon nombre des PMM chez les enfants se produisent de manière très précoce au cours du développement et contribuent ensuite à la « propagation » de la mosaïque à travers le corps jusqu’au cerveau.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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