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Antennes-relais : l'exposition est plus forte à distance

Contrairement à une idée reçue, ce n'est pas au plus près d'une antenne-relais de téléphonie mobile que l'on est le plus exposé aux ondes de radiofréquence qu'elle émet.

Une étude française a permis de constater que pour les deux fréquences utilisées en téléphonie mobile, GSM (900 MHz) et DCS (1800 MHz), l'exposition est maximale à environ 280 m de l'antenne-relais en zone urbaine, et à 1 000 m en zone périurbaine. L'étude a été mise en ligne, mardi 31 mars, sur le site de la revue britannique Occupational & Environmental Medicine.

Dans la vie quotidienne, l'exposition à des champs électromagnétiques émane de différentes sources de radiofréquences : postes de radio et de télévision, communications téléphoniques et satellitaires... C'est le cas évidemment de la téléphonie mobile, et de la multitude d'antennes-relais ou de stations de base qu'elle nécessite pour assurer une bonne couverture territoriale des zones les plus peuplées."Bien que les niveaux de radiofréquences (RF) produits par les relais de télé et de radio et par les stations de base soient bien plus bas que ceux liés à l'utilisation du téléphone mobile, l'exposition plus continue aux antennes préoccupe davantage le public", notent jean-francois-viel(CNRS et université de Franche-Comté) et ses confrères, auteurs de l'étude. "Comme les ondes de RF sont invisibles et imperceptibles, les individus ne peuvent directement faire état de leur exposition. Aussi bien les perceptions du public que la plupart des études épidémiologiques reposent de ce fait sur la supposition que la distance d'un lieu de résidence par rapport au mât d'une station de base est un paramètre qui peut se substituer de manière appropriée à l'exposition à des champs de RF."

Leur étude démontre que cette hypothèse est erronée. Elle a été menée en zone urbaine et en zone périurbaine, entre décembre 2005 et septembre 2006, auprès de 200 habitants du Doubs. Chacun d'entre eux a été équipé d'un dosimètre personnel mesurant son exposition aux RF pendant vingt-quatre heures et devait tenir un journal recensant, quart d'heure par quart d'heure, le lieu, l'heure et la nature de ses activités. La distance séparant le domicile de chaque participant des antennes a été calculée.

A son niveau le plus élevé, le champ électrique mesuré demeurait toujours inférieur à 1,5 volt par mètre (v/m), et restait donc inférieur aux normes internationales. L'exposition aux ondes des bandes utilisées pour la téléphonie mobile atteignait son maximum, selon la zone d'habitation, à environ 280 m ou 1 000 m des antennes.

Jean-François Viel évoque plusieurs surprises : "Tout d'abord, la grande variabilité des expositions, même à des distances équivalentes. Une différence qui peut tenir au dosimètre, mais aussi au corps humain." Mais encore : "La présence de deux pics, l'un urbain, l'autre périurbain, en fonction de la hauteur des antennes. Comme un phare, une antenne a un rayon d'émission oblique, selon un angle qui est toujours le même. En zone urbaine, les antennes sont plus basses et "arrosent" dans un rayon d'environ 300 m ; en zone périurbaine, elles sont plus hautes et le rayon touche le sol plus loin, à 1 000 m. Nous pensions que cet "effet phare" était moins prononcé."

Devant ces résultats, la question se pose du niveau d'exposition auquel sont fixées les recommandations nationales et internationales. "Les recommandations internationales sont basées sur les effets thermiques observés des radiofréquences},indique l'épidémiologiste. L'évaluation des risques potentiels suppose que l'on recherche d'autres mécanismes d'action. Quand on fixe un seuil après évaluation d'un risque, c'est qu'on connaît le mécanisme en cause. A l'heure actuelle, nous n'en sommes pas là."

LP

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