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Alcool : la France boit encore trop

En dépit d'une baisse de consommation de près de 40% en 40 ans, la France a toujours un problème avec l'alcool et reste en tête des pays européens pour la mortalité masculine prématurée, selon une "expertise collective" rendue publique mardi l'INSERM. Actuellement, chaque Français consomme un peu moins de 11 litres d'alcool pur par an. Dès l'âge de 20 ans, 7 hommes sur 10 consomment de l'alcool au moins une fois par semaine contre 4 femmes sur 10. Les deux tiers des plus de 65 ans consomment quotidiennement du vin alors que les jeunes penchent pour les alcools forts et les bières, principalement en fin de semaine lors de fêtes. Selon l'épidémiologiste Françoise Facy, l'âge précoce de la première consommation constituerait le "premier facteur de risque prédictif" d'une consommation adulte excessive. Outre ses conséquences directes sur les consommateurs, l'alcool est impliqué dans 10 à 20% des accidents du travail et est responsable de 2.700 décès par an sur les routes. Les pertes de revenus et de production induits par l'alcoolisme culminent à près de 10 milliards d'euros chaque année en France. L'alcool est également associé aux agressions, aux rixes, ainsi qu'aux violences conjugales (36% des cas). "Plus généralement, une infraction sur cinq est liée à l'alcool", rappelle Françoise Facy. Selon les experts, cinq millions de personnes connaissent des problèmes médicaux ou des difficultés psycho-sociales liées à cette consommation, mais seulement 20% des alcoolo-dépendants sont traités. Selon des études américaines, les ménages ayant une consommation excessive d'alcool ont un revenu moyen inférieur de 30% aux autres ménages. Les alcoolo-dépendants ont plus souvent des emplois de "cols bleus" et, dans les métiers de "cols blancs", ils gagnent 15 % de moins que leurs collègues. Quant aux étudiants trop portés sur la bouteille, ils font en moyenne deux années d'études supérieures de moins que les abstinents. Face à ce constat, les experts de l'Inserm recommandent, pour les campagnes de prévention, de mobiliser les personnes dont les jeunes se sentent proches, DJ, sportifs, animateurs, acteurs, de lutter pour une application plus stricte de la loi Evin et contre la publicité clandestine. Ils "envisagent" une réduction du taux d'alcoolémie autorisé au volant à 0,2 gramme par litre de sang au lieu de 0,5 actuellement.

INSERM :

http://www.inserm.fr/servcom/servcom.nsf/(Web+Startup+Page)?ReadForm&actualite

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