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Des micro-centrales nucléaires plus sûres et moins chères

Transatomic, une spin-off du MIT, travaille sur un nouveau type de "micro-réacteur nucléaire" qui pourrait réduire de moitié le coût global d'une centrale nucléaire, tout en améliorant sensiblement sa sécurité. Ce réacteur à sels fondus est particulièrement sûr et, compte tenu de ses caractéristiques physiques et de son mode de fonctionnement, il pourrait être construit à moindre coût en usine et transporté par rail, au lieu d'être construit sur site.

Les coûts élevés des centrales nucléaires classiques, ainsi que les préoccupations quant à la sécurité et à l'élimination des déchets, ont largement bloqué la construction de nouvelles centrales nucléaires aux États-Unis et dans d'autres pays du monde, surtout depuis la catastrophe de Fukushima.

Néanmoins, plusieurs entreprises tentent de résoudre la question des coûts en développant de petits réacteurs modulaires qui peuvent être construits "à la chaîne", en usine. Mais ces "Mini-réacteurs" ne peuvent pas avoir une puissance supérieure à 200 mégawatts d'électricité, alors que les réacteurs conventionnels dépassent les 1 000 mégawatts.

Transatomic assure qu'il est en mesure de construire une centrale nucléaire de 500 mégawatts pour 1,7 milliard de dollars, soit environ la moitié du coût par mégawatt des centrales conventionnelles. Russ Wilcox, directeur général de Transatomic, estime qu'il faudra huit ans et 200 millions de dollars pour construire un prototype de réacteur à sel fondu.

Ce nouveau type de réacteur est moins coûteux non seulement parce qu'il peut être construit en usine mais aussi parce qu'il est intrinsèquement sûr et  fonctionne à la pression atmosphérique normale et non à haute pression, comme les réacteurs classiques.

Une centrale nucléaire classique est refroidie avec de l'eau qui bout à une température bien inférieure à celle du cœur qui peut atteindre les 2 000°C. Même après son arrêt, un réacteur classique doit être refroidi en permanence avec de l'eau et c'est cette contrainte qui a provoqué tant de problèmes à Fukushima, en raison notamment de la défaillance des pompes de secours.

L'utilisation de sel fondu comme fluide de refroidissement permet de résoudre en grande partie ces problèmes. Le sel fondu présente un point d'ébullition nettement plus élevé que l'eau et, si le réacteur commence à chauffer, le sel se dilate automatiquement et fait baisser la température.

Même en cas de panne complète d'alimention électrique, une butée au fond du réacteur permet l'écoulement du combustible et du sel fondu dans un réservoir de retenue qui entraîne l'arrêt spontané des réactions. Cette sécurité passive intrinsèque constitue l'un des points forts de ce type de réacteur nucléaire.

Transatomic a également conçu son réacteur de manière à pouvoir produire des neutrons rapides, ce qui permet de brûler plus complètement les déchets radioactifs. Alors qu'un réacteur classique produit environ 20 tonnes de déchets très radioactifs par an, qu'il faut stocker pendant 100.000 ans, le réacteur de 500 mégawatts de Transatomic produira seulement 250 kilos de déchets par an qui devront être stockés pendant seulement quelques centaines d'années.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

MIT Technology Review

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  • Smartien

    5/01/2015

    Il s'agit d'un simple réacteur à sodium qui existe déjà sur différentes puissances.
    En France, Phénix et Superphénix étaient des réacteurs à sodium et la filière est connue donc rien de nouveau.
    L'inde s'équipe avec cette filière.
    Le démantèlement de superphénix et phénix permettra de mieux comprendre la filière pour la développer.
    De plus, le sodium présente des risques non négligeables en terme d'exploitation.

    Construire des petits réacteurs s'est permettre à des petits pays de s'équiper pour pas cher.
    Il y a de ce fait un fort risque de prolifération de petites entités nucléaires exploitées par des pays ou des privés incompétents car peu de moyens pour former et maintenir l'état de sûreté de base.

  • Sarah75b

    18/03/2015

    Non ce n'est pas un un SFR réacteur à sodium, comme Superphénix. mais un MSFR -> Molten Salt Fast réacteur (le concept fonctionne en spectre neutronique rapide). Qui a l'avantage d'utiliser du sel fondu (un mélange de flurorure de lithium et de fluorure de noyaux lourds) qui joue le rôle de fluide caloporteur et de combustible nucléaire.
    Celui est surtout adapté à un cycle thorium plus avantageux et pas de risque de prolifération....
    Beaucoup d'avantage avec cette technologie novatrice...
    J'attend avec impatience de voir la suite de ce projet...

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