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Cancer de la peau : une immunothérapie plus légère pourrait donner de meilleurs résultats
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Des chercheurs du réputé Karolinska Institutet de Stockholm ont montré, sur près de 400 patients atteints de mélanome malin inopérable, qu'une dose plus faible d’ipilimumab associée au nivolumab a donné de meilleures réponses tumorales, une survie triplée et moins de toxicité. Depuis 2016, le standard dans l’immunothérapie du mélanome avancé repose sur la combinaison nivolumab 1 mg/kg + ipilimumab 3 mg/kg, souvent notée NIVO1+IPI3. Ce duo d’inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (anti‑PD‑1 pour le nivolumab, anti‑CTLA‑4 pour l’ipilimumab) a démontré une survie à long terme inédite, mais aussi un taux élevé d’événements indésirables graves et d’arrêts prématurés de traitement. L’ipilimumab, à la fois plus toxique et plus coûteux, concentre l’essentiel de cette toxicité.
En Suède, les oncologues ont commencé à tester l’inverse : nivolumab 3 mg/kg + ipilimumab 1 mg/kg (NIVO3+IPI1). Ce schéma "dose inversée" avait déjà montré une meilleure tolérance dans l’essai CheckMate 511, sans différence nette d’efficacité à court terme. « En Suède, nous avons une plus grande liberté dans le choix des doses pour les patients, tandis que dans de nombreux autres pays, les politiques de remboursement les limitent par rapport aux doses approuvées par les autorités sanitaires », a expliqué Hildur Helgadottir, dernière auteure de l'étude et chercheuse au Département d'oncologie-pathologie de l'Institut Karolinska.
La nouvelle étude observationnelle a compilé les données de 399 personnes atteintes de mélanome malin avancé non résécable, traitées en conditions réelles. Parmi elles, 190 ont reçu le schéma traditionnel NIVO1+IPI3 et 209 la dose inversée NIVO3+IPI1. Le taux de réponse objective a atteint 48,8 % avec la faible dose d’ipilimumab, contre 36,9 % avec la dose standard. La survie sans progression médiane est passée de 2,7–3 mois à 8,9–9 mois, et la survie globale de 14–14,5 mois à 42–42,4 mois, soit un gain de près de trois ans !
Les effets secondaires graves liés à l’immunité ont aussi reculé : 31 % de patients touchés avec NIVO3+IPI1, contre 51,1 % avec le schéma classique. Plus de malades ont pu recevoir les quatre cycles prévus de combinaison et un entretien prolongé par nivolumab. « Les nouvelles immunothérapies sont très précieuses et efficaces, mais elles peuvent aussi entraîner des effets secondaires graves, parfois mortels ou chroniques. Nos résultats suggèrent que cette dose plus faible pourrait permettre à un plus grand nombre de patients de poursuivre le traitement plus longtemps, ce qui contribuerait probablement à l'amélioration des résultats et à l'allongement de la survie » ont conclu les auteurs.
KI : https://news.ki.se/lower-doses-of-immunotherapy-for-skin-cancer-give-better-results
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