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L'inventeur du Web plaide pour la simplicité --

Le Web a commencé il y a dix ans avec un seul site: l'annuaire du Centre européen de recherche nucléaire (CERN) de Genève. Aujourd'hui, son inventeur, Tim Berners-Lee, constate le succès de la Toile, qui s'est enrichie de sept millions de sites mais il s'inquiète des velléités de contrôle sur ce qui a été conçu comme un réseau sans propriétaire privé. L'idée de l'informaticien britannique du CERN était de permettre des recherches dans des bases de données différentes, grâce à Internet, un ''inter-réseau'' créé pour l'armée américaine dans les années 1960. La simplicité de cette Toile (en anglais ''web'') est à l'origine de son succès, attesté par les 360 à 400 millions d'internautes actuels. ''Ce que je crains, c'est qu'on en fasse un système compliqué et que dans dix ans on se rende compte que cette technologie a des limites'', explique Tim Berners-Lee à l'agence Associated Press, s'inquiétant de ce que des sociétés tentent de mettre la main sur le Web en imposant des formats spécifiques et incompatibles entre eux. L'inventeur de la Toile, lui, n'a pas cherché à devenir riche, au contraire: il a formé en 1994 le World Wide Web Consortium, instance internationale administratrice de la Toile, qui veille à ce qu'elle demeure un système sans propriétaire grâce notamment à des standards d'échange des données. Il prépare d'ailleurs des normes pour le Web du futur afin de lutter contre le danger de fragmentation du réseau. Pendant plusieurs années, Berners-Lee a travaillé à son projet dans la plus grande discrétion, avec l'accord de ses supérieurs, et il a encore fallu plusieurs années pour que lui et ses collaborateurs croient à la pérennité de l'invention. ''Nous nous attendions à ce qu'un produit commercial ou un système fonctionnant sur Internet nous mette hors-course''. Mais la gratuité du Web l'a sauvé, contrairement au Gopher, réseau payant de l'Université du Minnesota, en 1993. Quelques mois plus tard, l'invention du navigateur Mosaic de l'Université de l'Illinois, premier à combiner textes et images, assurait le succès du ''World Wide Web'' (les fameux trois w des adresses électroniques). L'équipe à l'origine du Mosaic devait former Netscape, première société à commercialiser un navigateur (Netscape Navigator) pour la Toile, donnant le coup d'envoi de la Toile pour le grand public, et bientôt suivie par Microsoft et son ''Internet Explorer''. La voie était aussi ouverte à l'exploitation commerciale d'Internet. ''Ce qui m'a épaté dans les débuts, c'est la masse d'énergie placée bénévolement dans le développement de cette technologie. Dans le monde entier des gens ont donné un temps fou et des idées, collaborant sans concurrence'', se souvient Michael Folk, l'un des responsables de l'équipe universitaire du Mosaic. Tim Berners-Lee n'est pas pour autant choqué par le côté commercial du Web. ''Il n'a pas été conçu pour être restreint à aucun domaine'', rappelle-t-il, soulignant qu'il existe des sites non-commerciaux, notamment des pages personnelles ou des sites d'éducation et de recherche. ''Il est essentiel d'avoir une organisation neutre'', pour Tim Berners-Lee, qui n'a aucun regret, à part peut-être celui d'avoir écrit les adresses Web avec une double barre oblique (''//''). ''Je ne me rendais pas compte du nombre de personnes qui s'en serviraient et du temps que cela prendrait à dire ''slash, slash''''. Pour ne rien dire de la gymnastique articulatoire des trois doubles V.

Yahoo : http://fr.news.yahoo.com/001229/5/t48w.html

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