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L'automobile réduit ses émissions de CO2 mais elle doit encore progresser

Les constructeurs automobiles européens vont-ils tenir leurs engagements en termes de réduction des émissions de gaz carbonique (CO 2) ? Si le bilan dressé, mercredi 31 mars, par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), est encourageant, il montre en même temps que les marges de progression sont de plus en plus étroites. La moyenne des émissions des voitures mises sur le marché en 2003 est en effet restée stable par rapport à 2002, soit un taux de 155 grammes de CO2 rejetés par kilomètre. Le CO 2 est l'un des principaux gaz à effet de serre (GES), qui retiennent la chaleur du Soleil dans l'atmosphère terrestre. L'augmentation des émissions liées aux activités humaines serait à l'origine du réchauffement climatique actuel. Le secteur des transports est celui où les émissions de GES augmentent le plus, du fait de l'augmentation des déplacements. Il pourrait représenter 27 % des émissions françaises en 2010, contre 22 % en 1990. En 1995, les constructeurs automobiles présents sur le marché européen se sont engagés à réduire de 25 % à l'horizon 2008 les émissions de CO 2 produites par leurs nouveaux modèles, soit un taux moyen de 140 grammes par kilomètre. Mais, après avoir régulièrement décliné ces dernières années, le taux moyen d'émission tend à stagner. Ce résultat place tout de même l'Hexagone au quatrième rang des pays les moins émetteurs de CO2 derrière le Portugal, l'Espagne et l'Italie, la moyenne européenne étant de 164 g/km. L'Ademe constate malgré tout un accroissement sensible du nombre de modèles qui respectent l'engagement de 2008. "Pour la première fois, les véhicules neufs qui émettent moins de 140 grammes de CO 2 par kilomètre passent la barre des 30 %, se félicite Patrick Coroller, chef des Technologies des transports à l'Ademe. Ce qui nous inquiète, c'est la progression des voitures haut de gamme et des 4 × 4, gros émetteurs." Le marché automobile français est en effet schizophrène. D'un côté, la progression des ventes de diesels (67,4 % du marché en 2003) permet de faire baisser la consommation moyenne des véhicules et donc les rejets de CO 2. On estime que la quantité rejetée par un moteur diesel est inférieure de 20 % à celle d'un moteur à essence. Mais ce gain est en partie annulé par la vogue des 4 × 4, qui, en ville, consomment en moyenne 4 litres de plus aux 100 kilomètres que les modèles classiques. Les constructeurs français font figure de bons élèves du fait de la structure de leur gamme (véhicules plus petits, absence de 4 × 4 et forte proportion de moteurs diesel), avec une moyenne respective de 148 et 149 g/km pour Renault et PSA Peugeot-Citroën. En revanche, les véhicules émettant le moins de CO 2 sont de marque étrangère. Dans la catégorie "essence", c'est la Toyota Prius qui s'est révélée la plus performante. Pour la première fois, une voiture hybride (fonctionnant à la fois à l'électricité et à l'essence) arrive en tête du classement de l'Ademe, avec 104 g de CO2 par kilomètre. Dans la catégorie "diesel", la Volkswagen Lupo TDI Tiptronic remporte la palme avec 81 g/km. Ces performances ne tiennent pas encore lieu d'arguments de vente : en France, la Prius ne s'est vendue qu'à un peu plus de 160 exemplaires depuis 2000 et la Lupo diesel a péniblement dépassé les 130 unités l'an dernier. Même constat pour les véhicules électriques (113 ventes en 2003, soit trois fois moins qu'en 2002) et GPL, lesquels chutent de 23 % (en raison d'une série d'accidents qui ont dissuadé les clients malgré des incitations fiscales). Dès lors, la réduction des émissions de CO2 passera par l'amélioration des motorisations diesel et/ou par une éventuelle percée de l'hybride. "C'est une véritable rupture technologique, constate Alain Morcheoine, directeur de l'air et des transports à l'Ademe. A terme on pourra difficilement faire l'économie de l'hybride pour réduire les émissions de CO 2". Mais son prix est supérieur de 15 % à 20 % à celui d'un véhicule diesel équivalent. Les moteurs diesel, grâce à des émissions de CO 2 pas très éloignées de l'hybride et surtout grâce à un coût plus abordable, apparaissent donc actuellement en Europe comme la meilleure solution pour tendre vers l'objectif de 2008.

Le Monde :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3238,36-359895,0.html

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