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Hépatite C : premiers résultats encourageants avec une antiprotéase

Les premiers tests d'une antiprotéase dirigée contre le virus de l'hépatite C (VHC) ont donné des "résultats encourageants" en réduisant de mille fois la quantité de virus dans le sang des patients, selon des données préliminaires présentées lundi à Boston au 53e congrès annuel de l'association américaine pour l'étude des maladies du foie. Les inhibiteurs de protéase sont de puissants médicaments antiviraux qui ont révolutionné le traitement du sida, sans toutefois guérir la maladie. "Mais pour l'hépatite C, l'enjeu est, contrairement au sida ou à l'hépatite B, de guérir la maladie en particulier chez des patients infectés par une variété du VHC, le génotype 1, la plus difficile à traiter", a indiqué le Dr Yves Benhamou (hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France) qui présentait ces résultats préliminaires d'un essai européen, très attendus à Boston. La molécule, baptisée Biln 2061 (firme pharmaceutique : Boerhinger Ingelheim Pharma KG), spécifiquement conçue contre le virus de l'hépatite C, a pour "objectif de l'empêcher de se multiplier", en bloquant une enzyme, la sérine protéase, qui sert à l'assemblage de nouvelles particules virales. L'antiprotéase expérimentale a été administrée oralement (200 mg/j) pendant 48 heures à huit patients, infectés par le génotype 1, souffrant d'hépatite chronique et présentant des lésions avancées de fibrose, sans avoir cependant atteint la cirrhose. Actuellement, selon les spécialistes, les patients infectés par les génotypes 2 et 3 du VHC ont près de 80% de chances de guérir de leur hépatite avec un traitement associant deux médicaments, interféron de type alpha pégylé et ribavirine. En revanche, avec le génotype 1, les chances d'obtenir une "réponse virologique durable" (virus non décelable 6 mois après l'arrêt du traitement), assimilée à une guérison, sont moindres (46 %) avec un traitement combiné plus long (48 semaines contre 24) et plus fortement dosé. "La molécule a permis de retrouver mille fois moins de virus dans le sang" avec des "doses relativement faibles" et sans effets secondaires (cardiaque, hépatique...), relève le Dr Benhamou. "Tout semble indiquer que l'on peut poursuivre", ajoute-t-il en rappelant toutefois qu'il ne s'agit que de "résultats très préliminaires". Ils ont notamment été obtenus chez les patients dont les précédents traitements avaient échoué. La charge virale n'a pas bougé chez deux patients sous placebo. Après l'arrêt du traitement expérimental, la charge virale a retrouvée son niveau d'origine en 1 à 7 jours. Il reste du chemin avant de voir arriver une telle molécule sur le marché, avertissent les spécialistes, échaudés par les résultats décevants de molécules au départ prometteuses contre l'hépatite B, dont l'une (la "LFMAU") a même provoqué des décès. Néanmoins, en dépit de leur prudence (possibilité d'apparition de résistances du virus à l'effet de l'antiviral...), la piste de l'antiprotéase représente une "lueur d'espoir", ont estimé de nombreux spécialistes à Boston. Plus de 170 millions de personnes sont infectées par le VHC dans le monde. Si elle n'est pas détectée et traitée, l'hépatite C peut devenir chronique et évoluer vers la cirrhose et le cancer.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/021104/202/2u09n.html

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