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Des cellules souches humaines ont guéri des souris atteintes d'une maladie neurologique

Le potentiel thérapeutique des cellules souches humaines semble sans limites. Une nouvelle preuve de l'usage qui pourrait bientôt en être fait vient d'être apportée avec la publication, mercredi 4 juin, dans la revue Cell Stem Cell de résultats spectaculaires. Des souris présentant des atteintes graves du système nerveux ont pu recouvrer une activité cérébrale quasi normale grâce à des injections de cellules souches provenant d'un foetus humain.

La lignée de souris en question est très particulière. Ces animaux souffrent à la fois d'une dépression de leur système immunitaire et d'une anomalie majeure de la structure de leur système nerveux central caractérisée par l'absence de myéline. Sans cette substance grasse qui gaine les fibres nerveuses, le système de communication entre les neurones est défaillant.

La dégradation de la myéline se retrouve dans de nombreuses maladies neurologiques de la petite enfance ainsi que dans la sclérose en plaques. Les souris de laboratoire utilisées par l'équipe dirigée par le docteur Steven A. Goldman (université du centre médical de Rochester, Etat de New York) présentent, quant à elles, une série de déficits graves avec une espérance moyenne de vie de cinq mois.

Une partie de celles (6 sur 26) auxquelles les chercheurs ont greffé, dans le cerveau, des cellules souches foetales humaines, ont présenté une amélioration notable des symptômes pathologiques. Quatre ont en outre pu vivre une année en montrant tous les signes d'une quasi-guérison. Les analyses post mortem pratiquées sur ces animaux ont démontré que la catégorie des cellules souches qui avaient été injectées dans le système nerveux central avait permis une remyélinisation de l'ensemble du cerveau ainsi que de la moelle épinière.

"Les résultats publiés sont impressionnants en ce qui concerne la colonisation par les cellules greffées, souligne le docteur Anne Baron-Van Evercooreen qui, au sein de l'unité 546 de l'Inserm, dirige l'équipe "Approche fondamentale et thérapeutique de la remyélinisation". Il faut néanmoins garder en mémoire que les greffes sont pratiquées dès la naissance et que la colonisation se fait en fonction du développement du cerveau qui, à ce stade, est en pleine myélinisation. Il possède de ce fait tous les facteurs nécessaires pour favoriser la migration et la différenciation des cellules greffées."

Pour Anne Baron-Van Evercooreen, un des apports majeurs des chercheurs américains est d'avoir créé un modèle de souris à la fois démyélinisées et immunodéficientes, ce qui a permis d'utiliser des cellules foetales humaines sans rejet. Un autre apport a été de mettre au point un système d'injection dans différentes régions du système nerveux central. Quant au recours à des cellules humaines d'origine foetale, il s'inscrit clairement dans le projet de mener à terme des essais cliniques sur l'homme.

LM

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