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La vitamine C bonne pour le cerveau

Selon une étude internationale associant l’Université de Porto (Portugal) et des équipes du Brésil, d’Allemagne et des Etats-Unis, la vitamine C pourrait permettre de lutter contre l’inflammation du cerveau et jouer ainsi un rôle protecteur vis-à-vis de certaines affections qui, on le sait, sont associées à cette inflammation : la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.

Ces recherches ont révélé un mode d’action inédit de la vitamine C. Celle-ci agirait sur une catégorie méconnue de cellules du cerveau : les cellules microgliales. Aussi petites qu’étonnantes, ces cellules sont des acteurs cruciaux, sur le théâtre des opérations ultracomplexes du cerveau. Mais ce sont des acteurs à part. Il s’agit de cellules immunitaires et non de cellules nerveuses, contrairement aux neurones.

Plus précisément, ce sont des macrophages, ces "éboueurs" de l’organisme. Elles détectent, détruisent et digèrent les envahisseurs, formant la première ligne de défense du cerveau contre les infections et diverses maladies.

« Les cellules microgliales sont activées dans toutes les maladies neurodégénératives ou psychiatriques », relève Alain Bessis, directeur de recherche au CNRS et professeur attaché à l’Ecole normale supérieure à Paris. Leur dysfonctionnement est-il la cause ou la conséquence de ces maladies ? « On l’ignore », admet ce chercheur.

Ils se sont d’abord intéressés à une souris mutante, qui présente une quantité réduite d’un récepteur présent à la surface des cellules gliales. Ce récepteur, nommé SVCT2, est un transporteur de la vitamine C : il permet à cette vitamine d’entrer dans les cellules. Eh bien, chez ces souris mutantes, les cellules microgliales captent moins de vitamine C : elles sont alors activées et produisent une forte réaction inflammatoire, révèle l’étude.

Ensuite, les auteurs ont étudié des cellules gliales en culture, provenant de souris, de rats ou d’humains. Résultats : quand les chercheurs provoquent une internalisation du récepteur SVCT2, les cellules gliales captent moins de vitamine C. Là encore, elles sont activées et induisent une forte réaction inflammatoire. A l’inverse, la surexpression de ce récepteur empêche l’activation de ces cellules. Tout comme le fait un traitement par de l’ascorbate, la forme réduite de la vitamine C.

« Globalement, nos travaux montrent l’importance du système de transport de la vitamine C pour l’équilibre des cellules microgliales. Ils suggèrent qu’une dérégulation de ce système pourrait jouer un rôle dans divers troubles neurologiques », concluent les auteurs. Présente en assez grandes quantités dans le système nerveux central, la vitamine C participe au fonctionnement des cellules du cerveau.

En particulier, elle intervient dans la transmission du message nerveux entre les neurones. « Ce qui est neuf, dans cette étude, c’est de montrer comment la vitamine C empêche l’activation de la microglie et calme l’inflammation. Tous les traitements calmant cette inflammation pourraient potentiellement être utiles », estime Alain Bessis. Cette publication « pourrait être la première d’une série sur le rôle de cette vitamine dans les cellules gliales, dans des conditions plus proches de la physiologie ou de la pathologie. »

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science

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