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Les virus communiqueraient entre eux !
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Un virus doit infecter d’autres formes de vie pour survivre. Lorsqu’une cellule passe à proximité, le virus s’accroche à sa surface, injecte son code génétique dans la cellule et en prend le contrôle. Le virus a alors deux options. Il peut forcer la cellule à fabriquer des copies du virus jusqu’à ce qu’elle éclate, ce qui va libérer des milliers de nouveaux virus. Il peut aussi s’intégrer au code génétique de la cellule et y rester en dormance jusqu’à ce qu’un signal lui donne l’autorisation de se réactiver.
Mais quels sont les facteurs qui conduisent le virus à choisir l'une ou l'autre option ? Peut-être des messages venus d'autres virus, selon des chercheurs de l’Institut Weizmann (Israël). Ils souhaitaient savoir si la bactérie Bacillus subtilis pouvait alerter les autres bactéries d’une invasion de phages. Ils ont donc infecté des cultures de B. subtilis avec quatre types de phages. Et là, surprise, ils ont trouvé une molécule sécrétée non par la bactérie, mais par l’un de ses envahisseurs et capable d’encourager ses semblables à la lysogénie ! Les chercheurs ont baptisé cette molécule Arbitrium parce qu'elle est capable de trancher entre deux décisions.
Dès qu’il infecte une bactérie, le virus commence à produire les protéines qui composent l’Arbitrium. Au fur et à mesure que les bactéries meurent, de plus en plus d’Arbitrium est libéré dans l’environnement. À partir d’une certaine concentration, le virus arrête de tuer les bactéries et commence plutôt à s’intégrer au génome de sa cible pour entrer en dormance.
Mais comme rien n'est simple en biologie, cette molécule semble jouer un rôle important mais pas toujours décisif dans le comportement du virus. Les chercheurs ont remarqué que seulement 50 % des virus sont entrés en dormance après exposition à l’Arbitrium, tandis que d’autres entraient en dormance même s’ils n’avaient jamais été exposés à cette molécule. Bien plus encore que changer notre vision des virus, cette découverte donne aussi une nouvelle cible thérapeutique aux chercheurs. Si cette communication existe ailleurs que chez les bactériophages, cibler et détruire les molécules que les virus utilisent pour communiquer et prendre des décisions permettraient de mieux contrôler une infection.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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