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Vers un traitement universel contre la grippe
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Une équipe de recherche lyonnaise dirigée par Béatrice Riteau (Université Claude Bernard Lyon) et le Professeur Bruno Lina a révélé l'efficacité thérapeutique d’une molécule agissant sur le système immunitaire lors d'une infection par le virus de la grippe.
Par un mécanisme original, cette molécule présente la capacité remarquable de pouvoir cibler directement les cellules de l’hôte infecté, et non le virus, ce qui permet à l’organisme de se défendre efficacement sans engendrer de phénomène de résistance de la part des virus. Cette avancée pourrait déboucher sur la mise au point d’un traitement symptomatique efficace contre les virus de la grippe (dont le redoutable virus H5N1) et indépendant de leur degré de virulence et de leur pouvoir épidémique.
La grippe est une maladie contagieuse qui provoque des épidémies saisonnières et des pandémies importantes chez l’homme et l’animal. Elle reste un défi majeur de santé publique au niveau mondial. En France, la grippe touche chaque hiver plusieurs millions de personnes, et on estime qu'elle provoque en moyenne 4 000 décès par an en France (6 000 l'an dernier) et 500 000 décès par an dans le monde.
La grippe de 1918-1919, surnommée « grippe espagnole », est due à une souche très virulente de la grippe. Cette pandémie, la plus grave de l'histoire humaine, aurait fait au moins 60 millions de morts.
Afin de contourner le grave problème lié à l'apparition de souches résistantes aux traitements antiviraux, les chercheurs de l’Université Claude Bernard Lyon 1 et de l’Inra ont conçu une stratégie très novatrice qui cible la cellule de l’hôte et non le virus.
Les chercheurs ont en effet constaté que chez des souris infectées par le virus, une protéine, baptisée PAR1, était fortement impliquée dans le déclenchement de l'infection virale et de l'inflammation associée. En cas de déficience de cette protéine, les animaux testés se sont montrés bien plus résistants à l’infection par la grippe. S'appuyant sur ce constat, les chercheurs ont alors injecté une molécule antagoniste de cette protéine à des souris infectées. Celles-ci ont toutes survécu alors qu'elles mouraient en masse sans l'injection de cette protéine.
Ces remarquables travaux ont montré que cette stratégie de ciblage de la cellule hôte s'avère très efficace indépendamment de la souche virale considérée. Cette nouvelle approche thérapeutique a notamment permis de bloquer l'action de virus H1N1, H3N2 et H5N1, y compris lorsque ces derniers étaient devenus résistants au Tamiflu.
Ces recherches pourraient donc déboucher à moyen terme sur la mise au point d'un nouveau traitement très efficace contre l'ensemble des virus de la grippe.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The Journal of Clinical Investigation
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