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Vers une prise en charge personnalisée du cancer de la prostate
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Actuellement, 20 à 40 % des patients traités pour un cancer de la prostate ne devraient pas l’être car leur cancer a peu de risque d’évoluer. Ces surtraitements, aux conséquences parfois lourdes (incontinence, impuissance) sont dus aux limites des tests de diagnostics - un dosage élevé de PSA (Antigène spécifique de la prostate) ne signifie pas forcément la présence d’un cancer - et au manque de connaissances sur les réponses aux traitements.
La mise au point de nouveaux biomarqueurs améliorerait le diagnostic en indiquant s’il y a un cancer ou non - car une tumeur peut être présente même si le dosage en PSA est normal - et si ce cancer a peu de risque d’évoluer ou s’il est au contraire agressif. Les médecins auraient ainsi des indications précises pour mettre en place la stratégie thérapeutique la mieux adaptée (radiothérapie, chimiothérapie, thérapies ciblées) et pourraient suivre son efficacité. C’est le but des recherches menées au sein du laboratoire commun de recherche (LCR) Hospices civils de Lyon/BioMérieux Cancer installé au centre hospitalier Lyon sud (CHLS).
Créé en décembre 2008 et opérationnel depuis septembre 2010, il rassemble aujourd’hui les échantillons biologiques (sang, urine, biopsies prostatiques) de 650 patients volontaires suivis au sein du service d’urologie du CHLS car ils ont eu un PSA supérieur à 4, un toucher rectal anormal où qu’ils ont des antécédents familiaux. Cette unité, basée dans l’enceinte du Centre Hospitalier Lyon-Sud, rassemble 13 chercheurs issus des HCL et bioMérieux. Leur mission : identifier de nouveaux biomarqueurs dans le domaine du cancer, utiles au clinicien à chaque stade de la prise en charge du patient.
Ces prélèvements sont décortiqués, dans des salles blanches de haute sécurité, à l’aide d’appareils très performants (spectrométrie de masse, laser, ordinateurs…) afin d’analyser d’une part des ARN (Acide ribonucléique), d’autre part des protéines. Le LCR cherche actuellement à identifier des « candidats biomarqueurs ». Il faudra ensuite les valider lors d’études cliniques prospectives multicentriques. « Personne ne peut prédire quel va être le bon marqueur. Dans les approches sans a priori, comme nous travaillons ici, on peut toujours trouver des résultats mais ils ne sont pas toujours intéressants », explique le Docteur François Mallet. Pour le co-directeur (BioMérieux), le LCR est « au milieu du gué » et le laboratoire pourrait « sortir quelque chose à l’échelle industrielle » d’ici cinq ans.
60 000 à 70 000 nouveaux cas de cancers de la prostate sont diagnostiqués chaque année en France et 10 000 patients en meurent. C’est la 4e cause de mortalité par cancer. Le taux de survie avoisine les 80 % grâce notamment à l’amélioration de la prise en charge.
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