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Vers une détection des troubles psychotiques par une simple prise de sang ?
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Une équipe française dirigée par le Professeur Marie-Odile Kreb (Inserm/Université Paris Descartes) a mis en évidence un type de modifications biologiques, dites épigénétiques, qui accompagnent l’émergence d’un épisode psychotique chez des jeunes à risque. Selon ces travaux, ces modifications épigénétiques seraient détectables par simple prélèvement sanguin.
Les modifications épigénétiques sont matérialisées par des marques biochimiques présentes sur l’ADN. Elles n’entraînent pas de modification de la séquence d’ADN mais induisent toutefois des changements dans l’activité des gènes. Les mieux caractérisées sont les groupements méthyle (CH3 : un atome de carbone et trois d’hydrogène) apposés sur l’ADN.
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les changements du profil de méthylation, modification épigénétique mesurable grâce à une prise de sang, de 39 sujets à risque âgés de 15 à 25 ans, dont 14 ont développé une transition psychotique dans l’année qui a suivi leur entrée dans la cohorte. Les analyses ont tout de même porté sur plus de 400.000 sites de méthylation, répartis sur l’ensemble du génome !
Les chercheurs ont comparé ces profils épigénétiques avec ceux d'un groupe contrôle adapté, composé de jeunes ayant sollicité des soins ou une aide psychologique mais n’atteignant pas les critères de "sujets à risque". On constate donc chez les personnes qui vont développer une psychose dans l'année suivante, une hyperméthylation des gènes GSTM5 et GSTP1 ainsi qu'une hypométhylation du promoteur du gène GSTT1. Trois gènes impliqués dans la protection contre le stress oxydatif (déséquilibre dans les cellules).
"D’autres modifications significatives ont été constatées au niveau de gènes liés à l’inflammation et au guidage des neurones dans le cerveau", expliquent dans un communiqué les auteurs de l'étude.
Ces résultats permettent donc de relier la survenue d'une psychose à un stress inflammatoire ou oxydatif rompant l’équilibre (homéostasie), "déjà fragilisé par une vulnérabilité génétique, environnementale ou neuro-développementale", précisent les chercheurs. Une prise de sang pourrait permettre de détecter plus tôt les états psychotiques et de les soigner avant que des symptômes plus lourds ne surviennent
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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