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Transports : vers une taxation des émissions de CO2 ?

Selon l'Ademe, près de la moitié des véhicules vendus en France en 2006 émettent peu de CO2. Cependant, l'étiquetage énergétique des voitures, obligatoire depuis mai 2006, ne sert pas encore d'outil incitatif à la vente : si 55 % des consommateurs le connaissent, il représente un critère pour seulement 10 % des acheteurs.

Selon le palmarès 2006 établi par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et rendu public mardi 15 mai, les voitures émettant moins de 140 grammes de CO2 au kilomètre (g CO2/km) ont représenté près de la moitié des ventes en France en 2006. 47 % des véhicules vendus l'an passé appartiennent en effet aux classes dites «vertes», étiquettes A, B, C, émettant moins de 140 g CO2/km : c'est 5 points de mieux par rapport à 2005 et 18 par rapport à 2002.

A l'inverse, les voitures des classes «rouges» E, F et G (161 à plus de 250 g CO2/km) ne représentent plus qu'un quart du marché, en baisse de 7 points depuis 5 ans. La vente des 4x4, connus pour leur consommation énergétique importante, représente 5,5 % du marché et stagne pour la première fois depuis 1995. La France, où la part du diesel atteint 71 %, figure parmi les bons élèves en Europe, au quatrième rang pour les émissions de CO2/km derrière le Portugal, l'Espagne et l'Italie, pays du sud «traditionnellement portés» sur les petits véhicules et le diesel, selon Alain Morcheoine, directeur de l'efficacité énergétique de l'Ademe. A l'inverse, les pays du nord continuent de privilégier les grosses cylindrées et l'essence, telle la Suède, la moins vertueuse de l'Union.

Mais malgré les progrès technologiques, les transports représentent 27 % du total des émissions de gaz à effet de serre en France et leurs rejets ont augmenté de 23 % depuis 1990 car ces progrès sont malheureusement annulés par l'augmentation constante du trafic automobile. Face à cete évolution, certains états européens souhaitent taxer directement les voitures qui émettent le plus de CO2. C'est notamment le cas de l'Allemagne qui veut réformer le mode de calcul de la taxe annuelle sur les véhicules, de manière à prendre en compte le niveau de pollution de la voiture plutôt que la cylindrée du moteur : c'est ce qu'a annoncé lundi 19 février le ministre allemand en charge de l'environnement Sigmar Gabriel.

Selon le ministre, le gouvernement d'Angela Merkel espère parvenir à imposer «d'ici la fin de l'année» cette réforme, qui nécessitera l'accord des Länder (Etats régionaux), compétents en la matière. Le système actuel, qui taxe les voitures en fonction de la puissance de leur moteur, permet déjà, d'une certaine façon, de faire payer davantage les propriétaires de véhicules plus polluants, a reconnu le ministre social-démocrate. Mais en prenant en compte les émissions de dioxyde de carbone (CO2) plutôt que la cylindrée, le futur mode d'imposition encouragera les constructeurs à concevoir, à puissance égale, des véhicules moins polluants.

JDE

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