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Toute la grâce d'un être humain dans un polymère

A l'Institut de recherche sur les muscles artificiels de l'université du Nouveau-Mexique, il y a de l'électricité dans l'air. Lorsque le directeur du laboratoire, Mohsen Shahinpoor, applique un courant électrique à une main artificielle faite d'un composite polymère-métal, les doigts se replient pour former un poing. En fouinant dans le labo, on trouve des poissons-robots qui nagent, des ailes qui battent, des bras qui se lèvent - tous mus par des polymères "électroactifs". On a déjà vu des robots, mais ceux-ci ont quelque chose de plus : ils font vivants. Depuis le début des années 90, les chercheurs et les ingénieurs spécialisés dans les matériaux mettent au point des polymères servant à fabriquer capteurs, actionneurs

Courrier International : [http://www.courrierinternational.com/">dispositifs de commande] et muscles artificiels. L'application d'un courant électrique modifie la composition ou la structure moléculaire du polymère, si bien qu'il se dilate, se contracte ou se plie. Le mouvement est plus fluide et plus naturel que celui généré par des dispositifs mécaniques. A l'instar des muscles, les polymères sont souples et leurs mouvements ne sont pas entravés par la rigidité d'un appareillage mécanique. Les chercheurs estiment que, grâce à ces ressemblances avec le mouvement naturel, les polymères électroactifs pourraient révolutionner la robotique et les dispositifs biomécaniques. A l'université du Nouveau-Mexique, Mohsen Shahinpoor a fait la démonstration de muscles artificiels fins et résistants capables de soulever plusieurs fois leur propre poids. Mohsen Shahinpoor utilise ces matériaux pour mettre au point des appareillages implantables, tels une pompe compressant le coeur à la manière d'un stimulateur cardiaque ou un petit mécanisme qui corrige la vision en pinçant légèrement le globe oculaire. Cela étant, avant la mise sur le marché, il reste à vérifier que les matériaux sont compatibles avec le tissu humain et que leurs fonctions peuvent être précisément contrôlées. Pour fabriquer des prothèses et des robots plus naturels, les chercheurs vont devoir concevoir des matériaux plus intelligents, plus interactifs. D'ici dix ans, ils espèrent mettre au point des membres artificiels qui assureront un feed-back (une rétroaction) à l'utilisateur, des robots gracieux mus par des polymères et même des combinaisons démultipliant la force et l'endurance des soldats et des sauveteurs.

Courrier International : [http://www.courrierinternational.com/

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