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Le télescope spatial Kepler en quête de «nouveaux mondes»

Sommes-nous seuls dans l'univers ? C'est à cette question primordiale, qui fascine l'humanité depuis des siècles, que Kepler, le télescope spatial de la Nasa, doit répondre en recherchant pendant plus de trois ans des planètes «jumelles» de la Terre, sur une large portion de la Voie lactée, située entre les étoiles Deneb et Vega. L'engin, d'un peu plus d'une tonne et doté d'un objectif de 95 centimètres de diamètre, a été placé sur une orbite solaire d'un an et sept jours, par une fusée Delta II lancée depuis la base militaire de Cap Canaveral, en Floride. «Nous espérons trouver au moins 100 planètes telluriques (ou rocheuses, NDLR), dont beaucoup de la taille de la Terre,» confie William Borucki, le responsable scientifique de la mission, dans une interview au magazine Ciel & Espace de ce mois-ci.

Les 337 planètes extrasolaires identifiées depuis 1995 sont, pour la majorité d'entre elles, des géantes gazeuses, comparables à Jupiter et à Saturne. Leur taille est donc très supérieure à celle de la Terre. En outre, elles sont toutes situées en dehors de la zone dite habitable, c'est-à-dire la région autour d'une étoile où les conditions physiques rendent possibles la présence d'eau liquide, indispensable à l'émergence et au développement de la vie.

La plus petite exoplanète connue à ce jour, CoRot-Exo-7b, est à peine deux fois plus grosse que la Terre, mais c'est une véritable fournaise dont la température de surface dépasse les 1 000°C ! Elle a été détectée par le satellite franco-européen Corot, mis en orbite en décembre 2006. D'un coût total de 572 millions de dollars (lancement compris), Kepler, baptisé ainsi en hommage au célèbre astronome allemand Johannes Kepler (1571-1630), va scruter jusqu'en 2013 plus de 100 000 étoiles de la Voie lactée ressemblant à notre Soleil.

Grâce à son puissant récepteur, doté de 95 millions de pixels, et à sa position privilégiée dans l'espace, loin des perturbations provoquées par la Terre (gravité, magnétisme, atmosphère...), le télescope sera capable de mesurer l'éclat des étoiles à 0,002 % près ! Soit une précision largement suffisante pour détecter l'infime baisse de luminosité (0,1 %) provoquée par le passage devant son étoile d'une planète similaire à la Terre. Kepler devra mesurer au moins trois transits consécutifs pour certifier la présence d'une planète. En outre, l'amplitude de la variation de l'éclat lumineux et sa fréquence permettront de déduire la taille de l'exoplanète et la durée de sa rotation autour de son astre. La Nasa s'appuiera également sur les télescopes terrestres de Lick, en Californie, et du Keck, à Hawaï, pour calculer la densité et la masse de ces «nouvelles Terres» et s'assurer qu'il s'agit bien de planètes rocheuses comme la nôtre.

Selon Jon Morse, directeur de la division d'astrophysique de la Nasa, «le recensement planétaire que doit effectuer Kepler sera d'une grande importance pour savoir si des planètes de la même catégorie de taille que la Terre sont fréquentes dans la Voie lactée».

Si des planètes de type terrestre sont nombreuses dans la zone dite habitable, Kepler pourrait en découvrir des dizaines. Et fournir à l'humanité la certitude que d'autres mondes comparables au nôtre, où la vie est en théorie possible, existent ailleurs dans l'univers.

Figaro

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