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Suisse: nouvelle méthode expérimentale de lutte contre le cancer

Une équipe de chercheurs a mis au point une méthode expérimentale permettant d'inhiber le développement du cancer en agissant sur certains gènes, a annoncé l'Université de Genève.Les travaux du professeur Ariel Ruiz i Altaba, publiés dans les comptes rendus de l'académie des sciences américaine, les PNAS, ont montré qu'il est possible de bloquer la prolifération de cellules tumorales en injectant de la cyclopamine, une molécule qui inhibe certains gènes impliqués dans la progression du cancer, a indiqué l'Université de Genève dans un communiqué. Cette approche nouvelle, qui donne des bons résultats sur des souris, n'a pas encore été testée sur des humains. Le traitement agit sur le cancer de la prostate, mais il pourrait également être utilisé pour combattre d'autres formes de cancers, comme celui de la peau ou du cerveau. L'hypothèse de départ du professeur Altaba est que la progression des cancers dépend, à tous les stades du développement de la maladie, d'un mécanisme moteur fondamental. "En démontrant le rôle moteur de deux gènes (SHH et GLI) dans la progression du cancer de la prostate, M. Altaba a découvert un moyen de mettre un terme à son développement", avance le communiqué. La plupart des cancers dépendent, à tous les stades de leur développement, d'un mécanisme fondamental, un peu comme une voiture qui ne peut se passer d'essence. En l'occurrence, chez les vertébrés, le " carburant " et le " démarrage " de la maladie pourraient notamment être la dérégulation de la cascade de réaction SHH-GLI. La famille des gènes HEDGEHOG a été découverte en 1980 chez la mouche et, en 1993, chez les vertébrés. C'est en démontrant le rôle moteur de ces deux gènes dans la progression du cancer de la prostate que l'équipe du prof. Ruiz i Altaba a découvert le moyen de mettre un terme à son développement. En effet, en traitant des cellules humaines primaires atteintes d'un cancer de la prostate avec de la cyclopamine, une molécule découverte dans les années 60, les chercheurs ont pu constater que cet agent inhibait la fonction SHH-GLI, et ont ainsi réussi à stopper la division des cellules tumorales. Autrement dit, le blocage de la cascade de signalisation SHH-GLI ou de la fonction GLI1, suffirait à combattre le cancer. La découverte de ce processus, qui vient de faire l'objet d'un article dans la revue scientifique PNAS, est d'autant plus remarquable que la fonction GLI1 est encore nécessaire pour les cellules métastatiques, stade généralement considéré comme irréversible dans la progression létale de la maladie. En fin de compte, l'effet observé est un peu comme celui d'une voiture à laquelle on aurait retiré son réservoir d'essence à quelques mètres de son objectif : elle s'arrête. L'autre fait remarquable de cette découverte est qu'elle est corroborée par de nombreux travaux, effectués à l'Université de Genève et dans le monde, sur la dépendance de différents cancers à l'égard de la cascade SHH-GLI. Ainsi, ce que l'équipe du prof. Ruiz i Altaba met en avant pour le cancer de la prostate serait également valable pour le cancer du cerveau, du pancréas, de l'estomac, ou celui de la peau. Ces résultats suggèrent donc une nouvelle approche thérapeutique qui, une fois qu'elle sera testée chez l'humain, pourrait se révéler déterminante dans la guerre engagée contre le cancer

Université de Genève :

http://www.unige.ch/presse/communique/?03-04.html

PNAS :http://www.pnas.org/cgi/content/abstract/101/34/12561?

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