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Sept indicateurs pour dresser un état des lieux de notre pays

Comment mesurer l'entrée de la France dans la nouvelle économie ? Il s'agit d'abord de définir des outils de mesure de la Net économie. Le constat est unanime : les indicateurs de l'ancienne économie ne sont plus adaptés aux nouveaux modes de fonctionnement nés de l'utilisation massive des réseaux par les entreprises. Classement des entreprises par chiffre d'affaires, volume des exportations et autres résultats comptables ne s'appliquent pas à l'économie des réseaux. Accumuler les pertes n'est pas forcément, dans la Net-économie, un signe de mauvaise gestion. Plus question, en revanche, d'innover seul ou de vivre caché pour mieux vivre... Indispensable, donc, de définir de nouveaux critères. Après les avoir établis, notre deuxième ambition est de les utiliser pour mesurer l'avancée de la France dans l'ère de la Net-économie en la comparant à celle des Etats-Unis. Nous avons ainsi défini sept indicateurs. Plaçant la technologie au coeur de l'évolution économique actuelle, nos indicateurs se classent en trois grandes catégories : mesure de l'impact d'Internet sur le fonctionnement des entreprises ; évaluation du poids des fournisseurs de nouvelles technologies de l'information ; et identification des changements de culture révélateurs d'un passage de l'ancienne à la nouvelle économie. Les trois indicateurs de la première catégorie relèvent des effets directs d'Internet sur le fonctionnement des entreprises. Le premier est, bien sûr, le poids de la vente en ligne. Le commerce électronique représente en France moins de 1 % du produit intérieur brut, contre un peu plus de 5 % aux Etats-Unis. Le deuxième est le quotient Internet (ou degré moyen d'« internettisation » des entreprises). Il mesure l'implication des dirigeants dans les stratégies Internet de leur entreprise. Avec un quotient de 20, contre 120 pour les Etats-Unis, la France accuse un certain retard dans ce domaine. Le troisième, enfin, est le raccourcissement des cycles de fabrication. Les délais de livraison chez Renault devraient atteindre quinze jours à la fin 2001, contre vingt-deux en moyenne pour les constructeurs européens. Les deux indicateurs de la deuxième catégorie évaluent, pour leur part, le poids des fournisseurs de technologies. Le premier s'applique à l'infrastructure de télécommunications et mesure la capacité des réseaux à transporter de façon indifférenciée voix et données. Les Américains ont, sur ce point, un an d'avance sur les Français. Le deuxième apprécie le poids grandissant des entreprises de technologie de l'information sur les marchés financiers. Enfin, dans la dernière catégorie, nous avons mesuré, d'une part, le pourcentage des start-up de l'Internet rapporté au nombre total de créations d'entreprises, et, de l'autre, la proportion d'établissements scolaires connectés à Internet. La France, sur ces deux critères, accuse un retard non négligeable vis-à-vis des Etats-Unis. Au-delà de cet effet classique d'accélération, l'utilisation des technologies Internet se traduit par de nouveaux modes de tarification et de rémunération. De la possibilité de télécharger gratuitement des logiciels libres via le Web à la location d'applications (ASP pour Application Software Provider) en passant par les services d'accès à l'Internet gratuit, les relations entre fournisseurs et acheteurs sont bouleversées. Les frontières entre offreurs et demandeurs sont de plus en plus floues. L'utilisateur n'est plus seulement un client : il devient aussi un facteur de valorisation boursière pour son fournisseur. C'est dans cette mouvance financière que de petits génies de l'Internet créent des start-up, qui, en quelques mois, pèsent plus lourd sur les marchés financiers que des entreprises traditionnelles mille fois plus grandes.

OI Net : http://www.01net.com/rdn?oid=112033&rub=1651

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