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Edito : Les Robots du Futur

La nouvelle semble tout droit sortie d'un roman de science-fiction d'Isaac Asimov, le célèbre créateur des lois de la robotique dans les années 50 : des robots ont appris à marcher à l'issue d'une longue évolution et sont parvenus à se construire eux-mêmes dans un laboratoire américain de l'Université Brandeis , dans le Massachusetts. (Voir articles du 30-08-2000 de Nature : http://www.nature.com/ et de la BBC http://news.bbc.co.uk/hi/english/sci/tech/). Ces machines sont constituées d'un ensemble de tiges rigides ou souples, munies de jonctions fixes ou articulées. Jusqu'au terme de leur évolution, ces robots existaient uniquement sous forme de graphiques sur l'écran d'un ordinateur. Mais ce qui est extraordinaire, c'est qu'après cette évolution, soumise à des lois équivalentes à celles de la sélection naturelle formulées il y a 150 ans par le génial Charles Darwin, les robots virtuels ont donné naissance à des robots marcheurs réels, dont la fabrication s'est effectuée automatiquement. Leurs membres ont été coulés dans un matériau thermoplastique, puis reliés par des jonctions sans aucune intervention humaine. La seule aide extérieure a consisté à les doter d'un moteur électrique. Trois exemplaires ont été construits à ce jour. En partant d'une première population de 200 robots virtuels, le processus d'évolution a favorisé logiquement les machines les plus aptes à la marche tant sur le plan des structures obtenues par déplacements, suppressions ou adjonctions de pièces, qu'au niveau de leur système de contrôle. Les assemblages avaient en moyenne une vingtaine de pièces. Les deux chercheurs responsables de cet exploit, Lipson et Pollack, ont ainsi accompli un pas décisif vers la réalisation de machines capables d'évoluer elles-mêmes puis de s'auto-reproduire en s'améliorant. Parallèlement à ces recherches, d'autres chercheurs suisses tentent de mettre au point des robots capables de coopérer pour faire face à des situations imprévues. Il s'agit d' utiliser de façon coordonnée une multitude de robots qui sauraient s'auto-organiser comme le font de manière si remarquable dans la nature les fourmis pour franchir un obstacle ou rechercher de la nourriture. Les "antbots" (robots-fourmis) mis au point par l'équipe suisse ont donc appris comment éviter les collisions, où s'alimenter en énergie, et comment transmettre les informations utiles aux autres membres de la colonie. A terme, ces recherches ouvrent la voie vers la création d'une véritable vie artificielle qui pourra assister l'homme dans de multiples domaines. On peut par exemple imaginer une cohorte de nano-machines agissant de façon coordonnée et autonome pour pratiquer dans certains types de maladies, ou en cas d'urgence, des interventions complexes, irréalisables par d'autres méthodes. Ces robots autoévolutifs pourraient aussi devenir des auxiliaires précieux et irremplaçables pour accélérer la conquête spatiale et la colonisation de notre système solaire. Mais à plus court terme et de manière beaucoup plus perceptible, on peut prévoir que ces robots seront capables, sans doute bien plus vite qu'on ne l'imagine aujourd'hui, d'effectuer à la place de l'homme, dans tous les secteurs d'activité, un nombre croissant de tâches pénibles, dangereuses ou simplement répétitives. Il reste à espérer qu'en inculquant à ces machines des principes éthiques proches des fameuses lois de la robotique d'Asimov, celles-ci ressemblent d'avantage au sympathique et altruiste R2 D2 de la "Guerre des Etoiles" qu'à l'implacable "Terminator" !

René TRÉGOUËT

Sénateur du Rhône

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