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Une molécule unique pourrait prévenir plusieurs grandes pathologies !
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Les maladies cardiovasculaires sont devenues la première cause de mortalité dans le monde, avec trois décès sur 10 (17 millions de morts sur 55 millions de décès dans le monde en 2011). En France, ces pathologies cardiaques, y compris les AVC, sont également la première cause de décès, avec au moins 180 000 morts par an.
Autre fléau médical et social, le diabète, qui touche 3 millions de personnes en France et entraîne au moins 10 000 décès directs par an.
Face à ces chiffres, on comprend tout l'intérêt d'une prévention médicale active et personnalisée contre ces pathologies dévastatrices. Mais une équipe de chercheurs de la Faculté de médecine de Strasbourg, dirigée par Pascal Bousquet, travaille depuis plus de 15 ans sur une molécule très prometteuse, baptisée LNP 599, qui serait capable de prévenir à la fois les infarctus, les maladies cardiovasculaires, les AVC, le diabète et peut être également l'obésité.
La grande originalité de cette molécule réside dans son mode d'action : au lieu d'agir sur les organes touchés par les maladies, elle agit sur le système nerveux. Comme le souligne Pascal Bousquet, "Notre idée de départ était de chercher une espèce de chef d'orchestre qui nous permettrait, en modifiant le rythme de ces régulations par une cible unique, de modifier tous les symptômes à la fois et c'est exactement ce que nous avons réussi à faire avec cette molécule".
Il faut en effet savoir que des pathologies apparemment différentes, comme les infarctus, les accidents vasculaires cérébraux ou le diabète, partagent en fait des facteurs de risque communs tels que l'hypertension artérielle, l'excès de cholestérol ou l'obésité. Or ces facteurs se traduisent tous par des perturbations dans le fonctionnement du système nerveux autonome.
C'est là qu'intervient le LNP 599 qui permet d'agir à la source, directement sur le système nerveux. Les premiers essais cliniques sur l'animal ont montré que cette molécule permettait effectivement d'obtenir une réduction de la pression artérielle accompagnée d'une baisse du cholestérol en excès.
Les scientifiques estiment que l'intérêt du traitement réside surtout dans son efficacité sur plusieurs pathologies. Un avantage qui permettrait d'écarter le risque d'interactions entre différentes molécules. "Plus on limite le nombre de médicaments et plus on limite, a priori, le risque d'effets indésirables".
Pour l'instant, la molécule LNP 599 n'a été testée que sur des rongeurs mais elle a permis d'observer une réduction de la pression artérielle accompagnée d'une baisse du cholestérol. Le principal avantage de cette molécule est qu'elle va réduire considérablement les risques d'interactions médicamenteuses.
Reste à présent à passer aux différentes phases d'essais cliniques chez l'homme pour évaluer le potentiel thérapeutique de cette molécule et vérifier qu'elle peut être administrée sans danger. Si tel est le cas, ce nouveau médicament préventif pourrait être disponible en 2020.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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