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Le remplacement du bisphénol A par le bisphénol S conduit à augmenter l’exposition à une substance hormonalement active
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Une étude menée par l’équipe Gestation et perturbateurs endocriniens de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT) et du laboratoire Toxalim (ENVT/Inra/Toulouse INP Purpan/UT3 Paul Sabatier), en collaboration avec les Universités de Montréal et de Londres, a montré chez l’animal que le bisphénol S (BPS) persiste plus longtemps dans l’organisme et à des concentrations beaucoup plus élevées que le bisphénol A (BPA).
En raison des propriétés oestrogéno-mimétiques du BPS comparables à celles du BPA, le remplacement du BPA par le BPS conduit ainsi à multiplier par environ 250 les concentrations dans le sang d’une substance hormonalement active. Ce résultat montre que l’évaluation de l’exposition est critique pour la recherche d’alternatives à des substances préoccupantes et pourrait permettre d’éviter une substitution regrettable.
En raison de mesures restrictives de son utilisation dans un grand nombre de pays dont la France, les industriels ont progressivement remplacé le bisphénol A (BPA) par des analogues structuraux, principalement le bisphénol S (BPS). Les recherches menées par l’équipe chez le porcelet montrent que la quantité de BPS ingérée, qui accède à la circulation sanguine générale, est environ 100 fois supérieure à celle du BPA.
La biodisponibilité orale du BPS qui en résulte (57 %) très supérieure à celle du BPA (0,50 %), associée à sa plus lente élimination de la circulation sanguine (environ 3,5 fois inférieure) conduit à des concentrations de BPS dans le sang environ 250 fois supérieures à celles du BPA.
Étant donné le caractère comparable des fonctions gastro-intestinales du porc et de l’homme, ces résultats suggèrent que le remplacement du BPA par le BPS pourrait conduire à augmenter l’exposition de l’homme à un composé hormonalement actif. Bien que les données toxicologiques soient encore insuffisantes pour évaluer le danger associé, ces résultats soulignent l’importance de l’estimation de l’exposition dans le processus d’analyse du risque pour la santé humaine lié à la substitution de substances préoccupantes.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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