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Recherche européenne : des progrès considérables, mais des défis importants à relever

La performance de l'Europe dans le domaine de la recherche est passée au crible avec la publication du troisième rapport européen sur les indicateurs en science et technologie de 2003. «Ce rapport n'est pas seulement une étude, c'est un outil politique», a déclaré M. Philippe Busquin, commissaire européen à la recherche. «Il permettra aux leaders européens de la recherche et de l'innovation de jauger leurs progrès. Le but est de délinéer et de mettre en lumière les secteurs où l'Europe excelle, ce qui, à son tour, attirera l'excellence. Afin de remédier à nos points faibles et consolider nos points forts, nous devons d'abord nous concentrer sur les avantages que présente l'Europe. Je suis sûr que les responsables politiques en tiendront compte dans leurs efforts visant à faire de l'Europe l'économie de la connaissance la plus compétitive d'ici 2010.» L'UE produit davantage de licenciés et de docteurs en science et technologie que les États-Unis (2,14 millions en 2000 pour 2,07 millions aux États-Unis et 1,1 millions au Japon). Elle emploie cependant moins de chercheurs (5,4 pour 1 000 actifs, contre 8,7 aux États-Unis et 9,7 au Japon). La mobilité des scientifiques en Europe est essentiellement interne : plus d'un tiers des étudiants étrangers dans l'enseignement du troisième cycle et 50% des personnels scientifiques et techniques étrangers viennent d'un autre État membre. La majorité des scientifiques et techniciens qui décident de travailler à l'étranger vont aux États-Unis Près de 75% des titulaires européens d'un doctorat préfèrent rester aux États-Unis après leurs études. En outre, cette proportion augmente depuis le début des années 1990. La performance de l'Europe en termes de commerce de haute technologie se détériore : le déficit commercial dans les produits de ce secteur est passé de 9 milliards d'euros en 1995 à 48 milliards d'euros en 2000. L'Europe accuse du retard dans la révolution biotechnologique. Sa production scientifique dans ce domaine est supérieure à celle des États-Unis, mais ses entreprises ont des faiblesses sur le plan du brevetage et de la commercialisation. En Europe, où les sociétés de l'UE pourraient compter sur l'avantage du terrain, les entreprises européennes représentent 27,8 % des demandes de brevet, contre 51,9 % pour les entreprises américaines. Dans le domaine de la nanotechnologie - une technologie clé émergente -, l'Europe se comporte actuellement bien en termes de production scientifique et même en termes de brevetage : les Quinze et l'AELE représentent ensemble 39 % des brevets européens et mondiaux dans ce secteur, contre 45 % pour les États-Unis et le Canada. En termes de performance technologique globale, la part de l'Europe dans les demandes de brevet déposées à l'Office européen des brevets (OEB) et dans les brevets accordés par l'Office américain des brevets et des marques (USPTO) a décliné au cours de la dernière décennie, même si elle semble s'être stabilisée ces dernières années. La situation est pire en ce qui concerne les brevets de haute technologie. L'Europe devance les États-Unis et le Japon en termes de production scientifique, par exemple sur le plan des publications. Il s'avère que les universités européennes sont bonnes en création de connaissance, ce qui est leur objectif de base. Elles collaborent de plus en plus avec les entreprises, ce qui est un développement positif. Tandis que certaines grandes universités essayent de s'assurer une présence forte dans tous les domaines de la science, d'autres sont beaucoup plus sélectives et spécialisées, ce qui leur vaut globalement un nombre légèrement moindre de publications, mais souvent de meilleurs résultats que la moyenne mondiale en fréquence de citation. L'UE dépense globalement beaucoup moins pour la R & D (1,94 % de son produit intérieur brut, ou PIB, en 2000) que ses principaux concurrents, à savoir les États-Unis (2,80 %) et le Japon (2,98 %). En outre, ce «déficit d'investissement» s'élargit à vive allure depuis le milieu des années 1990 : le clivage UE-USA s'est fortement accentué en termes de pouvoir d'achat, passant de 43 milliards d'euros en 1994 à 83 milliards d'euros en 2000. les États-Unis et le Japon. En 2000, les États-Unis ont investi 121 milliards d'euros en plus que les pays de l'UE, et cet écart continue à se creuser de manière dramatique. Nous savons par ailleurs que l'essentiel de cette différence provient du faible niveau d'investissements en provenance du secteur privé : ce dernier ne représente en Europe que la moitié du financement de la recherche, contre plus des deux tiers aux États-Unis et au Japon. Ce déficit d'investissement est principalement dû à la faible contribution du secteur privé, qui ne représente que 56 % du financement total de la recherche en Europe, contre plus des deux tiers aux États-Unis et au Japon. En ce qui concerne la défense et la R & D à double usage, la fragmentation et la séparation artificielle entre la recherche civile et militaire handicapent grandement la compétitivité de l'Europe. L'incoordination et la dispersion des efforts de recherche entravent l'efficacité globale de la R & D de l'UE, mais c'est particulièrement vrai dans le domaine de la défense, où les Européens sont incapables de traduire la recherche en applications technologiques de manière cohérente. Les États-Unis, par contre, ont particulièrement bien réussi à cet égard : le GPS (le système de positionnement global), le World Wide Web (Internet) et les télécommunications par satellites représentent autant de succès pour des concepts initialement développés pour la défense et finalement incorporés dans des produits et des services civils. Le sommet européen de Barcelone de mars 2002 a décidé d'accroître le niveau d'investissement dans la recherche pour atteindre 3 % du PIB en l'an 2010, tout en augmentant la contribution du secteur privé. Ceci requiert une action coordonnée aux niveaux européen, national et régional pour rendre l'Europe plus attrayante pour les investissements des entreprises dans la recherche.

Union européenne :

http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/03/389|0|RAPID&lg=FR;

Union européenne : http://europa.eu.int/comm/research/index_fr.html

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