Réchauffement climatique : des impacts sous-estimés sur la biodiversité
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A l’heure actuelle, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) estime qu’environ 7 % des mammifères et 4 % des oiseaux inscrits sur sa liste rouge sont menacés par le réchauffement climatique. Or une récente étude montre que ces statistiques pourraient avoir été largement sous-estimées. Selon ces recherches, ce serait en effet 23,4 % des 1272 oiseaux placés sur la liste rouge de l’UICN et 47 % des 873 mammifères terrestres menacés qui sont déjà affectés par le réchauffement climatique.
Cette réévaluation des dommages sur le biotope liés au changement climatique a été réalisée à partir de l’analyse de 136 études publiées entre 1990 et 2015. Ces dernières portaient seulement sur 120 espèces de mammifères et 569 espèces d’oiseaux mais, en les extrapolant, les chercheurs ont pu élaborer un modèle. Ils précisent par ailleurs que, bien que l’essentiel des études provienne d’Europe et d’Amérique du nord, les résultats restent généralisables aux autres continents.
En se focalisant sur les impacts déjà perceptibles à notre époque alors que la plupart des travaux anticipent les effets du réchauffement climatique à un horizon plus lointain, les chercheurs ont découvert que le spectre d’espèces atteintes par le réchauffement climatique est déjà particulièrement large. Sur tous les continents, la biodiversité est touchée.
Les espèces au régime alimentaire spécialisé sont « déjà beaucoup plus affectées » que les autres, tout comme celles vivant en altitude. Les grands mammifères comme les primates ou les éléphants sont aussi en danger : leur faible taux de reproduction ne leur permet pas de s’adapter aux changements suffisamment vite. A contrario, les rongeurs semblent les plus à même de survivre aux changements à venir : ils peuvent par exemple s’abriter dans des terriers pour maintenir une température stable et leur régime alimentaire est très diversifié. Les oiseaux sont quant à eux principalement concernés lorsqu’ils ont subi de grands changements de températures au cours des six dernières décennies, lorsqu’ils évoluent en altitude ou lorsqu’ils vivent dans des environnements aquatiques.
James Watson, chercheur à l’Université du Queensland en Australie, estime quant à lui que « nous avons sérieusement sous-estimé les effets du réchauffement climatique sur les deux groupes les mieux connus (les mammifères et les oiseaux), ce qui signifie que pour les autres groupes, les reptiles, les amphibiens, les poissons, les plantes, l’avenir pourrait être vraiment, vraiment plus sombre que ce que nous estimions. »
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Climat
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