Vivant
Le rat nu, roi de la longévité
- Tweeter
-
-
1 avis :
Il vit 10 fois plus longtemps que ses cousins rats et souris et ne souffre pas du cancer. Pour mieux connaître les secrets du rat taupe nu, des scientifiques ont séquencé son ADN.
Il n’a pas le physique idéal du petit rongeur de compagnie et pourtant... Le rat taupe nu a un énorme avantage : sa longévité. 30 ans en moyenne en captivité, contre 2 à 3 ans pour une souris. Cette étonnante espérance de vie, conjuguée à l’absence de cancers, ont fait du rat taupe un sujet d’étude de premier ordre pour les scientifiques –à défaut d’être la coqueluche des foyers.
Une équipe internationale de chercheurs (États-Unis, Chine, Corée, Danemark) a publié récemment dans la revue Nature la séquence génétique du rat taupe nu (Heterocephalus glaber). Avec l’ADN du petit rongeur africain en main, les scientifiques ont commencé à chercher les clefs de son métabolisme.
- Une reine et un harem de mâles
Le rat taupe nu, rongeur glabre à la peau claire et fripée, creuse des galeries et vit dans l’obscurité de colonies souterraines, dans des régions arides de l’Est de l’Afrique (Kenya, Éthiopie, Somalie, Érythrée). Avec ses jolies dents qui se croisent devant son museau, il se nourrit de tubercules au goût amer. Le mode de vie des colonies s’apparente à celui des fourmis ou des termites : une reine assure la reproduction, avec quelques mâles choisis. Les autres membres de la colonie ont donc abandonné toute vie reproductive (et donc sexuelle).
Autre différence majeure avec l’immense majorité des mammifères : le rat taupe n’est pas capable de produire la chaleur dont son corps a besoin. Sa température corporelle peut descendre très bas et le rat nu doit alors remonter près de la surface pour se réchauffer.
- Air vicié
Ce qui fascine les biologistes, c’est non seulement la longévité des rats taupes, mais aussi le fait qu’ils survivent dans un air chargé de CO2 et pauvre en oxygène. Et surtout qu’ils ne développent pas de cancer spontanément malgré leur grand âge, ni en laboratoire lorsqu’on tente d’implanter des cellules tumorales.
Les chercheurs ont déjà commencé à identifier des gènes liés à l’adaptation à un milieu pauvre en oxygène, au vieillissement ou à la lutte contre les cellules cancéreuses (via une protéine "suppresseur de tumeur"). Le travail d’analyse se poursuit. Même s’il est peu probable que l’ADN du rat taupe nous fournisse dans un délai raisonnable les clefs d’une vie encore plus longue et délivrée du cancer, ce génome constitue un modèle unique pour la recherche biomédicale.
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
SurgiMab révolutionne la chirurgie oncologique avec ses molécules fluorescentes
En 2023, l’INCa dénombrait plus de 433 000 nouveaux cas de cancer en France. Selon l’organisme, le nombre de patients a doublé en 30 ans, une hausse qui s’explique par le vieillissement de la ...
Cancer de la prostate : 2 semaines et demie de radiothérapie peuvent suffire
C’est une annonce majeure dans le traitement du cancer de la prostate. Après dix ans de suivi, une étude clinique de phase III démontre que la radiothérapie en 7 séances sur 2,5 semaines est aussi ...
Le café et le thé pourraient réduire le risque de cancer de la tête et du cou
Une vaste étude réalisée conjointement par Gustave Roussy, l'UCLA de Los Angeles et l'université d'Utah, montre que la consommation régulière de café et de thé réduit sensiblement les risques de ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 760
- Publié dans : Médecine
- Partager :