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Les prouesses des robots chirurgicaux

On savait que l'excision des cancers gynécologiques par les techniques de laparoscopie opératoire, qui ne requièrent que quelques petites incisions, est nettement moins éprouvante que l'hystérectomie traditionnelle. Les patientes peuvent quitter l'hôpital plus rapidement et en meilleure forme. Seul hic, à peine 10 % des patientes peuvent bénéficier de cette intervention peu invasive, car celle-ci est extrêmement complexe à réaliser.

Le recours à un robot chirurgical permet toutefois de surmonter ce handicap, et à un coût tout à fait compétitif. La preuve en a été faite par une équipe de chirurgiens de l'Hôpital général juif (HGJ) dont l'étude fait mentir les prophètes de malheur qui affirment que l'adoption de cette technologie avant-gardiste imposerait des coûts excessifs à notre système de soins de santé.

Au cours d'une laparoscopie, le chirurgien doit regarder au-dessus des instruments qu'il manipule, sur un écran vidéo en deux dimensions, alors qu'un assistant déplace pour lui une petite caméra introduite dans l'abdomen de la patiente. « Les mouvements sont contre-intuitifs, on manipule des instruments rigides pour faire des mouvements compliqués, et la majorité des chirurgiens n'y arrivent pas », a expliqué le chef du Service de gynéco-oncologie du Centre du cancer Segal de l'HGJ, le Dr Walter Gotlieb.

Quand on fait appel à un robot chirurgical, le chirurgien a alors accès à l'interface d'un ordinateur qui lui permet de voir une image tridimensionnelle, stable, magnifiée et en haute définition de la cible anatomique. « On a l'impression de travailler avec son nez sur les tissus », a relaté le spécialiste. Le robot est doté d'instruments miniaturisés qui donnent la possibilité de faire « des interventions plus fines, plus précises, voire de la microchirurgie ».

« Mais le grand avantage du robot est que les patients récupèrent de façon fabuleuse », a résumé le chercheur. En effet, les patientes atteintes d'un cancer de l'utérus chez lesquelles on avait effectué une hystérectomie radicale par chirurgie robotique, quittaient l'hôpital beaucoup plus tôt (après 1,9 jour) que celles qui avaient subi une laparotomie, la chirurgie traditionnelle plus invasive, qui nécessitait 7,2 jours d'hospitalisation, a souligné l'équipe du Dr Gotlieb dans The Journal of Robotic Surgery.

Les patientes subissaient des pertes sanguines nettement moindres (106 ml contre 546 ml). Elles étaient aussi clairement moins susceptibles de souffrir de complications (19 % versus 63 %). Qui plus est, leurs douleurs étant moindres, on leur administrait beaucoup moins de narcotiques. L'acétaminophène suffisait pour soulager la plupart d'entre elles.

« Là où on tire les plus grands avantages de cette technique, c'est sur les patientes plus âgées - dont les tissus sont beaucoup plus friables et fins - ou obèses - chez lesquelles les interventions sont plus complexes », a ajouté le chirurgien qui, dans l'International Journal of Gynecological Cancer, confirme que la chirurgie robotique est tout aussi bénéfique chez les patientes âgées (en moyenne de 78 ans) que chez les jeunes.

Mais qu'en est-il du coût de cette technologie de pointe ? Pour répondre à cette interrogation, l'équipe du Dr Gotlieb a comparé les coûts globaux (incluant les antibiotiques, l'hospitalisation et les perfusions sanguines) associés à une hystérectomie radicale pratiquée par la méthode traditionnelle - qui sont évalués à environ 11 764 $ - à ceux occasionnés par la chirurgie robotique, qui s'élevaient à environ 8183 $. « Et même quand on incluait le coût du robot, l'intervention effectuée à l'aide du robot demeurait meilleur marché », a ajouté le Dr Gotlieb, tout en spécifiant que le robot da Vinci de l'HGJ a été obtenu grâce à une donation anonyme.

Passeport-Santé

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