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Les produits de construction " bio " rencontrent un succès croissant

C'est une maison " verte ", accrochée à la colline pavillonnaire d'Igny (Essonne). La bâtisse en bois tranche sur ses sages voisines par son architecture plus moderne. Mais la révolution est moins dans la forme que dans le fond : tous les matériaux ayant participé à sa construction répondent à un souci environnemental. A la mi-décembre, Annie et Daniel Samson ont emménagé dans " la première maison écologique d'Ile-de-France ", selon ses promoteurs. Briques de terre cuite isolées à la farine de bois, mortier à la chaux naturelle, panneaux de cellulose faits à partir de journaux recyclés et de jute comprimé, peinture naturelle à la caséine, torchis en chanvre, isolants en fibre de bois pressé au bitume végétal, vitrificateur écologique, lasure naturelle, tenons et mortaises dans la charpente : la maison est une sorte d'inventaire des techniques écologiques. Jusqu'au schéma électrique, étudié afin d'éviter les pollutions électro-magnétiques. Le bois " doit être coupé à la lune descendante, afin qu'il contienne moins de sève ". Son séchage se fait de manière artisanale et non dans des fours rapides . Le traitement fongicide s'effectue par un long trempage dans une eau où a été dilué du sel de bore. Le poêle est importé de Finlande : la pierre qui entoure le foyer capte la chaleur qu'elle restitue par rayonnement dans l'ensemble des pièces. La technique de combustion permet également de limiter à 5 % du bois brûlé les rejets, sous forme de fumée ou de cendres. " La maison est bioclimatique, explique son concepteur. Elle respire. Elle permet un échange permanent entre l'air, chaud ou froid, de l'intérieur et de l'extérieur. "Pierre Thibaut fait appel aux savoirs oubliés des bâtisseurs de cathédrale comme aux dernières innovations techniques provenant d'Allemagne ou des pays scandinaves. Les différents corps de métier impliqués dans la réalisation ont dû se plier à l'impitoyable cahier des charges, tout en gardant des prix équivalents à un chantier traditionnel (la maison d'Igny aura coûté environ 8 000 francs du mètre carré). Ces petits artisans ne sont pas les seuls à avoir saisi l'intérêt d'introduire des considérations environnementales dans la construction. Lors du salon spécialisé Bâtimat, en novembre, les produits " bio " ou prétendus tels ont connu le succès. Jusqu'aux grands cimentiers qui proposent aujourd'hui des ciments plus écologiques. Le 18 novembre, la Fédération française du bâtiment (FFB) a signé avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) un accord cadre, insistant notamment sur la maîtrise de l'énergie, la réduction des pollutions et la gestion des déchets de chantier. Le sigle HQE, haute qualité environnementale, est devenu un enjeu : il pourrait bientôt se transformer en norme.

Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2077-34838-QUO,00.html

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