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Le poids des constructions humaines dépasse celui du monde vivant sur la Terre

Pour la première fois, la masse de tout ce que nous fabriquons a dépassé celle de toutes les formes de vie sur Terre. C’est ce que montrent des chercheurs dans une étude parue le 9 décembre dans Nature. Pour ce faire, ils ont comparé la masse de toute la matière sèche du monde vivant – des plantes aux baleines, en passant par les insectes – à celle de toute la production humaine, dominée par le béton.

La première – la masse du vivant – a été estimée à partir de différents travaux scientifiques, y compris des données satellitaires, menés entre 1900 et 2018. Elle s’élèverait à 1,1 tératonne, soit 1 100 milliards de tonnes.

L’estimation de la masse des produits manufacturés, incluant les machines en tout genre, les voitures, les bâtiments et autres infrastructures, est issue des travaux de Frindolin Krausman et ses collègues, qui couvrent la période allant de 1900 à 1915. La comparaison des deux a permis de constater à quel point « l’évolution au cours des cent vingt dernières années a été spectaculaire » souligne Science.

Sur cette période, la masse de ce que l’homme produit a doublé tous les vingt ans, de sorte que le point de “bascule” – le moment où le poids des produits manufacturés dépasse la biomasse – vient d’être atteint (à plus ou moins six ans près). « Les bâtiments et autres infrastructures pèsent plus lourd que les arbres et les arbustes de la planète, si l’on en croit les chercheurs. Et la masse de plastique est le double de celle de tous les animaux », détaille encore la revue scientifique. Pour les auteurs de l’étude, « ces résultats corroborent le concept d’anthropocène », une ère où l’espèce humaine domine la planète.

Cette étude « apporte de nouvelles preuves de notre impact sur la planète », constate Josh Tewksbury, directeur de Future Earth, un programme de recherche interdisciplinaire centré sur le développement durable. Bien sûr, toutes ces choses produites par l’homme ne sont pas égales, que ce soit en termes d’intérêt pour les gens ou de coût environnemental.

Dans Science, Eduardo Brondizio, anthropologue environnemental à l’Université de l’Indiana, qui n’a pas participé à l’étude, souligne que dans les pays en développement, où les villes manquent de logements adéquats, de stations d’épuration des eaux usées et d’autres infrastructures, c’est la pénurie de matériaux humains qui crée des inégalités et est dommageable pour l’environnement. « Ce n’est pas que les infrastructures sont mauvaises en soi », dit-il, « c’est la façon dont nous les construisons qui pose problème ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Courrier International

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