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Plus de canicules d'ici la fin du siècle

Plus de 30° C depuis 38 jours consécutifs ! Tokyo n'avait jamais vu cela depuis que l'Agence météorologique nationale a commencé à enregistrer des données en 1876. Si la «vraie» canicule n'est pas jusqu'à présent au rendez-vous en France cet été (ce qui aurait défié les statistiques), c'est le Japon qui, cette année, souffre d'une vague de chaleur sans précédent. Dans la capitale du pays du Soleil-Levant, le baromètre a atteint 39,5° C le 20 juillet dernier, un record historique, depuis que l'Agence a commencé à compiler ses données en 1923. Mais le record absolu dans le pays, 40,8° C atteint le 25 juillet 1933 à Yamagata, à 300 kilomètres au nord de la capitale, n'a pas encore été pulvérisé. La moyenne des températures de juillet s'est située à 33,1° C, supérieure aux 29,6° C enregistrés en 1995, dernier été le plus chaud. Surtout, les températures ne sont jamais passées sous la barre des 31° C par période de 24 heures. De quoi entraîner une dizaine de décès en juillet et 300 hospitalisations depuis le début du mois, attribués à ces températures excessives. Tokyo cet été, la France en 2003, Chicago en 1995 : si l'on en croit une étude publiée aujourd'hui par le magazine Science (1), ces vagues de chaleur devraient s'intensifier au cours du XIXe siècle. Gerald Meehl et Claudia Tebaldi, climatologues au National Center for Atmospheric Research à Boulder, au Colorado, l'affirment en présentant les résultats d'un nouveau modèle climatique global. Les deux chercheurs américains ont intégré dans leur modèle mathématique les événements climatiques extrêmes qu'ont connus Chicago en 1995 et Paris en 2003. Selon leurs prévisions climatiques, ces vagues de chaleur devraient être non seulement plus intenses et plus fréquentes, mais elles pourraient également durer plus longtemps. Les scientifiques définissent les vagues de chaleur comme des périodes de trois jours au moins au cours desquelles les températures augmentent chaque jour de plus de 3° C par rapport aux normales saisonnières et assorties d'un accroissement des températures minimales nocturnes. A partir de 2080, ce sont, selon eux, l'ouest et le sud des États-Unis ainsi que la région méditerranéenne qui en souffriront le plus. Mais le nord-ouest de l'Amérique du Nord, la France, l'Allemagne et les Balkans seront également plus concernés qu'aujourd'hui. Chicago, par exemple, devrait connaître entre 1,65 et 2,44 jours de vagues de chaleur par an au cours de la deuxième partie du XIXe siècle, contre 1,9 à 2,14 entre 1961 et 1990. A Paris, on devrait subir entre 1,70 à 2,38 jours de températures extrêmes au cours de la même période, contre 1,18 à 2,17 dans un passé récent. Ce qui correspond à une augmentation du risque de vagues de chaleur de respectivement 25% et 31%. D'après le modèle climatique des chercheurs américains, qu'ils ont fait tourner en présupposant que les rejets de gaz à effet de serre poursuivront leur tendance actuelle, ces futures vagues de chaleur sont directement liées au changement climatique mondial.

NCAR :http://www.ucar.edu/news/releases/2004/heatwave.shtml).

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