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Une pile à biocarburants créée à Grenoble

Le CNRS et l'UGA travaillent depuis dix ans sur la question d'électrodes flexibles. Associés à l'Université de San Diego aux États-Unis, les chercheurs grenoblois viennent d'achever une première version de cette technologie intégrée à une pile extensible.

Aujourd'hui, pour créer de l'électricité, on utilise habituellement une batterie au lithium-ion, composée de terres rares, et coûteuse pour l'environnement. Le département de Grenoble souhaite plutôt « utiliser des espèces chimiques abondantes sur Terre, comme les sucres, ou encore l'alcool et l'oxygène de l'air », explique Fabien Giroud, enseignant-chercheur à l'UGA et membre de l'équipe de recherche du département de chimie moléculaire, qui associe le CNRS et l'UGA.

Mais la pile mise au point à Grenoble se fixe sur le bras et se nourrit de « biocarburant ». En effet, la pile est composée d'enzymes (des protéines présentes dans le vivant) qui vont dégrader des sucres issus de la sueur. « En les dégradant en molécules plus petites, les enzymes vont déclencher une réaction chimique qui permet, en clair, de créer de l'électricité avec du sucre », poursuit le scientifique.

Pour aboutir à cette pile qui adhère à la peau, l'équipe de Grenoble s'est associée avec un laboratoire de San Diego. « Leur domaine d'expertise est la fabrication de textile pour les capteurs portatifs. Ils peuvent imprimer le design de la pile, et lui donner sa flexibilité », précise le chercheur. À Grenoble, l'équipe s'est occupée de concevoir les électrodes flexibles auto-supportées, qui sont réalisées grâce à des nanotubes de carbone. « Pour les obtenir, il faut créer une solution que nous filtrons. On obtient un film plus ou moins flexible, selon nos besoins », poursuit Fabien Giroud.

Pour le moment, la puissance de cette pile est limitée et permet l'alimentation d'une Led, ce qui représente quelques microwatts. Des améliorations sont envisagées par les chercheurs, notamment pour permettre une transmission d'informations par connexion Bluetooth. « Une partie de l'équipe s'oriente sur d'autres visées et elle est en contact avec des industriels. On doit encore trouver un marché. Certaines entreprises, qui utilisent pour le moment des piles au lithium, pourraient chercher à changer de type de production », conclut Fabien Giroud.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

L'Essor

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