Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Un peptide de papillon pour lutter contre les champignons résistants
- Tweeter
-
-
0 avis :
Pour trouver de nouvelles armes contre les infections fongiques, la recherche se tourne vers des molécules naturelles produites par les plantes ou les insectes, appelées défensines. C’est dans cette lignée que s’inscrit ETD151, un peptide dérivé des défensines de papillons. Optimisé pour lutter contre les champignons comme Botrytis cinerea, responsable de la pourriture grise des cultures et réputé difficile à éradiquer, son mode d’action reste peu connu.
Une équipe interdisciplinaire de scientifiques a percé le secret de cette arme biologique. L’efficacité d’ETD151 repose sur sa capacité à reconnaître et cibler très précisément certaines molécules composant la membrane cellulaire des champignons : les glucosylcéramides (GlcCer). Ces lipides spécifiques jouent un rôle important dans la croissance et la pathogénicité des champignons. Grâce à une étude multi-technique, l’équipe a montré que le peptide se fixe aux GlcCer, et qu’il reste principalement à la surface des cellules fongiques d’où il déclenche ses effets délétères. Cette interaction extrêmement ciblée rend ETD151 à la fois redoutablement efficace et sélectif. En effet ETD151 ne présente pas de toxicité pour les cellules humaines saines, et à de rares exceptions près n’a aucun effet sur les bactéries.
Cette étude ouvre des perspectives intéressantes pour contourner la résistance de nombreux champignons aux traitements antifongiques actuels, qui plus est souvent toxiques. Mais l’étude pourrait aller bien au-delà des antifongiques de nouvelle génération et servir également au traitement de certains cancers ou troubles métaboliques impliquant les glucosylcéramides. La petite protéine inspirée du papillon pourrait bien devenir une grande arme contre des ennemis récalcitrants.
CNRS du 15.04.2025 : https://www.inc.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/un-peptide-de-papillon-pour-lutter-contre-les-champignons-resistants
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Cancer ORL : une avancée majeure pour réduire les risques de récidive
Selon une récente étude américaine, le pembrolizumab (Keytruda), administré avant et après une intervention chirurgicale pour compléter le traitement adjuvant, améliore les réponses et la survie des ...

Quand l'IA accélère le repositionnement des médicaments...
Un patient souffrant d'une forme grave de maladie de Castleman, une maladie rare hématologique, a pu parvenir à une rémission durable grâce à un repositionnement d'un traitement de maladies ...

Edito : La bio-impression d'organes pourrait devenir une réalité d'ici 2035
La bio-impression 3D est désormais considérée comme une technologie révolutionnaire dans le domaine de la médecine régénérative. Pourtant Le concept de la bio-impression est récent et n'est apparu ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :