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Un pas de plus franchi dans la compréhension des gènes

Une équipe de recherche franço-japonaise a annoncé avoir réussi à inactiver un gène en provoquant sa mutation à un moment donné choisi par elle, réalisant une première qui devrait permettre d'affiner l'étude du patrimoine génétique et de mieux comprendre son implication dans diverses maladies. Ce travail mené par l'équipe du Pr Pierre Chambon (Inserm, Cnrs, Université Louis Pasteur de Strasbourg, Collège de France), en collaboration avec des chercheurs de l'Université de Tokyo, est publié jeudi dans le journal scientifique Nature. Jusque-là, ''on procédait à l'inactivation d'un gène donné, en réalisant les mutations au sein des spermatozoïdes ou des ovules. Ces mutations se transmettaient d'une génération à l'autre, sans précision'', a expliqué jeudi à l'Associated Press le Pr Pierre Chambon. Notant qu'''un même gène peut agir à différents endroits du corps et à différents moments de la vie'', le scientifique a souligné que ''pour pouvoir disséquer son rôle, et le comprendre avec précision, il est essentiel de provoquer sa mutation à un moment donné dans un tissu donné''. ''Si le gène a une action dans le foie, il est indispensable de pouvoir provoquer sa mutation dans le foie'', a-t-il précisé. La technique utilisée a, pour l'heure, permis à l'équipe française de démontrer chez la souris la responsabilité d'un gène spécifique, dans la différenciation des poils et des cellules de la peau. Sur des souris âgées de 14 semaines, dont le gène est inactivé grâce à cette nouvelle méthode (méthode d'inactivation homologue), les scientifiques ont notamment observé une chute de poils (alopécie) progressive, ainsi qu'une prolifération anormale des kératinocytes (cellules de la peau), associée à une réaction inflammatoire de la peau. Les follicules pileux ont peu à peu dégénéré. Ces anomalies mettent en évidence la fonction indispensable assurée par ce gène dans le déroulement normal de la formation des cellules de la peau et du cycle de croissance du poil. Cet exemple de mutation contrôlée à la fois dans l'espace et dans le temps laisse augurer de la compréhension de la fonction des nombreux gènes issus du séquençage du génome humain et de leur implication, jusque-là insoupçonnée, dans des pathologies affectant un tissu précis (paroi artérielle dans le cas de l'athérosclérose, ou adipocytes dans le cas de l'obésité, par exemple). Ces résultats, contribueront également à l'élaboration, chez la souris, de modèle d'études génétiques de maladies humaines. Les mutations induites à volonté dans différents types cellulaires, devraient, entre autres, permettre de tester l'implication d'un gène cible dans l'apparition de tumeurs cancéreuses à différentes périodes de la vie.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/001005/5/o9f2.html

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