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La parodontite pourrait augmenter les risques de maladie d'Alzheimer
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Le lien entre l’agent pathogène de la parodontite chronique -porphyromonas gingivalis et la maladie d’Alzheimer se confirme. Des protéases toxiques de cet agent, appelées gingipaïnes, ont en effet été identifiées dans le cerveau de patients atteints de cette dégénérescence cérébrale. La piste d’une cause infectieuse dans la maladie d’Alzheimer est l’objet de nombreux travaux sur cette forme de démence qui touche aujourd’hui plus d’un million de personnes en France. Et une étude récemment publiée dans Science Advances, qui établit ce lien entre la parodontite chronique et maladie d’Alzheimer, vient apporter un nouvel élément dans cet axe de recherche.
Ces travaux sur des modèles animaux démontrent que l’infection orale à porphyromonas gingivalis chez la souris a entraîné une colonisation du cerveau générant une production accrue d’un composant des plaques amyloïdes, ces agrégats qui se forment autour des neurones en empêchant ces derniers et les neurotransmetteurs de bien fonctionner. Même si le rôle de l’accumulation de ces plaques amyloïdes dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer est parfois remis en cause, elles restent encore un des marqueurs de cette forme de démence.
D'autres études prospectives de patients atteints de la maladie d’Alzheimer avec une parodontite chronique démontrent une baisse notable de la cognition sur une période de six mois par rapport aux patients Alzheimer sans parodontite chronique. D’où un certain crédit à accorder à l’hypothèse selon laquelle l’infection cérébrale par l’agent pathogène de cette maladie pourrait jouer un rôle dans la maladie d’Alzheimer.
Bien que ces travaux ne démontrent pas formellement que la parodontite chronique pourrait être une des causes de la maladie d’Alzheimer, ces recherches ont en revanche un intérêt majeur dans une évolution de la prise en charge de cette forme de démence. Elles montrent en effet que l’inhibition des gingipaïnes, les protéases toxiques de l’agent infectieux de la parodontite chronique, a le potentiel de modifier les observations réalisées sur des patients Alzheimer et que l’ADN de cet agent infectieux pourrait servir de marqueur diagnostique différentiel, la corrélation étant établie entre la maladie d’Alzheimer et la charge de gingipaïne dans le cerveau.
Science Advances : https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.aau3333
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