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Paludisme : vers un nouveau médicament qui cible spécifiquement le parasite

Une étude, dirigée par le professeur Paulo Arruda et soutenue par le Campinas's Center for Medicinal Chemistry (CQMED, São Paulo), membre du Structural Genomics Consortium (SGC) - un réseau international qui vise à accélérer la découverte de médicaments par le biais de recherches en libre accès - a montré l'efficacité, in vitro, d'une molécule développée par le laboratoire pharmaceutique GSK, et baptisée TCMDC-135051. Cette molécule agit spécifiquement sur la protéine PfCLK3, une kinase de type cycline de P. falciparum, sans affecter les protéines humaines.

La molécule a été sélectionnée après criblage à haut débit de 24.619 composés, visant à identifier les meilleurs inhibiteurs sélectifs de la PfCLK3. TCMDC-135051 s’est avéré le composé le plus puissant et le plus sélectif. De plus, la molécule apparaît efficace contre d'autres espèces de Plasmodium. Enfin, elle n’interfère pas avec les protéines humaines et notamment les kinases humaines.

Inhiber PfCLK3 entraîne un double effet : l'inhibition de PfCLK3 affecte le parasite à la fois au stade asexuel de son développement, quand il prolifère dans les cellules humaines et provoque des symptômes, et au stade sexuel, quand il peut être transmis à l'insecte vecteur : inhiber PfCLK3 permet ainsi d’éliminer le parasite à tous les stades de son cycle de vie, précisent les chercheurs et, en bloquant l'activité et la production d'autres protéines nécessaires au parasite pour rester en vie, il finit par tuer P. falciparum. TCMDC-135051 empêche donc non seulement la transmission, mais peut également traiter la maladie chez l'Homme.

« Nous nous sommes concentrés sur une protéine qui a rarement été étudiée. Le résultat est positif et présente un potentiel important pour le développement d'un nouveau médicament », concluent les chercheurs. Pour devenir un médicament, cependant, cet inhibiteur devra être soumis à plus de tests. « Nous devons encore améliorer la sécurité de la molécule. Ensuite, elle sera prête pour des essais cliniques. Une étape qui devrait encore prendre 3 à 5 ans ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science

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