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Une nouvelle synergie vaccin-médicaments permet de réduire drastiquement la mortalité du paludisme

C'est une avancée majeure, et peut-être historique, qui vient d'être accomplie dans la longue et difficile lutte contre le paludisme, qui tue encore 400.000 personnes par an, en dépit des progrès qui ont permis de diminuer cette mortalité de 60 % depuis 20 ans, dont une très grande majorité d'enfants africains de moins de cinq ans, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une équipe de recherche britannique a effet montré que l'utilisation d'un nouveau protocole, associant l'administration d' une dose de rappel d'un vaccin antipaludique avant la saison des pluies, avec des médicaments préventifs, permettrait de réduire considérablement le taux d'hospitalisation et de mortalité provoqué par ce parasite véhiculé par piqures de moustiques.

Mis au point par le laboratoire britannique GSK, le vaccin « RTS,S », n'a qu'une efficacité limitée, précise Brian Greenwood, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et auteur principal de l'étude. Des travaux ont en effet montré que la protection du vaccin diminue dans le temps, pour tomber à seulement 30 % au bout de trois à quatre ans.

Ces chercheurs ont donc voulu évaluer le bénéfice d'une nouvelle stratégie, combinant un rappel de ce vaccin chaque année, après une série de trois doses initiales et la prise de médicaments. Le rappel a été administré avant la saison des pluies, lorsque la population de moustiques, vecteurs de la maladie, est au plus haut. Les essais cliniques ont suivi plus de 6.000 enfants âgés de 5 à 17 mois, au Burkina Faso et au Mali, pendant trois ans.

Ils ont été répartis en trois groupes : le premier n'a reçu que des médicaments antipaludiques -- sulfadoxine-pyriméthamine et amodiaquine ; le deuxième a reçu uniquement le vaccin ; enfin, le troisième groupe a reçu à la fois le rappel du vaccin et les médicaments antipaludéens. Résultat : l'association du vaccin et des médicaments s'avère de loin la plus efficace. Elle a permis de diminuer de 63 % le nombre de cas, de 71 % les hospitalisations, et de 73 % le nombre de décès, comparé à la seule prise de traitements préventifs.

Selon Brian Greenwood, « Si cette combinaison avait été testée par rapport à une absence de traitement, ce qui est évidemment impossible pour des raisons éthiques évidentes, la réduction du nombre d'hospitalisations et de décès aurait probablement été de 90 % », ce qui est absolument remarquable ». En généralisant cette nouvelle stratégie préventive et thérapeutique au niveau mondial, il devrait être possible d’éviter à terme 300 000 décès par an liés au paludisme…

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

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