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Une nouvelle génération de PME pousse à Sophia-Antipolis

Après de longues années d'inquiétude au début de la décennie, en raison des vagues de licenciements qui se succédaient au sein des groupes électroniques, Sophia-Antipolis semble sorti du tunnel. Le retournement de situation remonte en fait à deux ans. Et la prévision du sénateur Pierre Laffitte, l'un des pères fondateurs de Sophia-Antipolis en 1969, qui espérait 25.000 emplois sur l'immense pinède alors désertique de la côte méditerranéenne à l'horizon 2000, est en passe de se réaliser. Le cap de 20.000 emplois sera vraisemblablement atteint d'içi à la fin de l'année, un chiffre peu éloigné des 23.000 emplois, seuil optimal d'accueil du site (2.300 hectares). " Avec les implantations en cours, la création d'emplois sera supérieure aux résultats de 1997 (1.500 emplois supplémentaires) ", estime Gérard Passera, directeur de la société d'économie mixte (Saem Saca) gestionnaire de la technopôle. L'intérêt accru des grands noms des télécommunications ou de l'électronique confirme la validité du concept. L'effet masse critique joue à plein dans le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication, qui rassemble 277 sociétés et 7.900 salariés, soit 43 % des emplois de la technopôle. Shiva repris récemment par Intel, Ascend, Cisco, Bay Networks, Digital, Qualcomm, France Télécom, Oracle, presque tous les ténors sont présents. Si, pour la première fois, le nombre de cadres dépasse celui des non-cadres, cette proportion avoisine 70 % pour ce secteur. La vague actuelle des fusions favorise d'ailleurs Sophia- Antipolis. " De l'enseignement à la recherche en passant par les applications industrielles, nous avons ici une filière complète dont l'expertise attire les grands noms du secteur, se félicite Gérard Passera. Les sociétés viennent ici pour la compétence technologique qu'elles pensent y trouver. " Après Palo Alto en Californie et Tokyo au Japon, c'est Sophia-Antipolis que le géant allemand Sap a sélectionné pour son troisième laboratoire situé hors d'Allemagne, qui emploiera 180 ingénieurs dès 1999. " Dans notre activité, c'est le seul le site européen où existe un large éventail des compétences pointues nécessaires, complète Christian Van Ghelder, directeur du Bell Labs (centre de recherche développement en télécommunications) européen, de Lucent Technologies (150 ingénieurs dès 1999) et également vice-président de la division logiciels de communica- tion du groupe pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen- Orient. Si l'on ajoute le caractère très international du site, voilà les arguments qui ont séduit les responsables américains. " Le mouvement touche maintenant les firmes japonaises qui, après avoir installé en Europe des unités de production, souhaitent y délocaliser des centres de recherche. Hitachi a détaché des ingénieurs télécommunications chez Eurecom (école d'ingénieurs), préparant le terrain à une implantation. En juillet, Toyota choisissait le site pour son centre européen de design automobile, écartant au passage les candidatures de Paris, Milan, Turin, Barcelone ou Monaco. D'ici à un an, une trentaine d'ingénieurs et de techniciens concevront les futurs véhicules européens dans un centre de recherche de 5.400 m2 (investissement : 90 millions de francs). Ils auront à leur disposition un vaste hall pour travailler sur des modèles grandeur nature. " Cette décision nous incite à développer une nouvelle filière d'activités autour de la notion de création artistique à vocation industrielle ", annonce Gérard Passera. Et, dans une région fortement marquée par la culture artistique, cette filière devrait trouver un terrain propice à son épanouissement. Sophia génère sa propre croissance.

(La Tribune/3/11/98)

http://www.latribune.fr/tribjour/indextri.html

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