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Un nouveau procédé écologique pour un biocarburant à moindre coût

Les professeurs Rajeshwar Dayal Tyagi et Patrick Drogui, chercheurs à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), ont développé une nouvelle approche de production du biodiesel qui utilise des microbes avec des boues d’épuration et un sous-produit du biocarburant.

Le biodiesel offre plusieurs avantages pour l’environnement, mais l’utilisation d’huile végétale ou animale soulève le dilemme « nourriture contre carburant », l’utilisation des terres agricoles à des fins de biocarburants au détriment de la production alimentaire. Des usines se sont tournées vers le biodiésel microbien pour lequel des microorganismes produisent l’huile nécessaire à partir de glucose. Ce processus conventionnel est assez dispendieux avec 6,78 $ par litre ($/L) de biodiesel produit.

Les professeurs Tyagi et Drogui ont réussi à réduire le coût de production à 0,72 $/L en développant un procédé novateur. Leurs travaux sur l’évaluation des coûts, de l’énergie et des émissions de gaz à effet de serre (GES) ont fait l’objet d’une publication au mois de février dans la revue Bioresource Technology.

Le procédé utilise des boues d’épuration et du glycérol, un sous-produit du biodiesel. La transformation des boues permet de réduire les émissions de GES. «On évite de jeter les boues dans les sites d’enfouissement où elles dégagent du méthane. Lorsqu’elles sont réutilisées pour produire du biodiésel, le carbone est majoritairement transformé sous forme de lipides par les microorganismes», souligne le professeur Tyagi. Le processus permet aussi de réutiliser le glycérol sans avoir à le purifier.

Dans la première étape de fermentation, les microorganismes se nourrissent de glycérol et de boues d’épuration. Ils accumulent ainsi de l’huile dans leur corps sous forme de lipides. Pour séparer les cellules du mélange et en extraire les lipides, les deux chercheurs de l’INRS utilisent un bioflocculant, des polymères écologiques sécrétés par des organismes. Ils s’affranchissent ainsi des centrifugeuses et des produits chimiques.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

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