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Des nanoparticules pour l'administration orale d'insuline

Un groupe de chercheurs de l'Université de Séville utilise les nanotechnologies dans le domaine pharmaceutique afin de développer des nanoparticules d'insuline à libération prolongée pour l'administration orale. Cette possibilité supprimerait l'injection jusqu'à ce jour unique voie d'administration de l'insuline, et ces nanoparticules seront à l'essai sur des animaux cobayes.

Les molécules actives sont très importantes, tout comme la voie d'administration qui dans le cas de l'insuline doit être parentérale. Cela implique donc une contrainte pour les personnes ayant besoin d'un traitement à vie. Cette étude a donc pour objectif de créer des micro et nanoparticules de molécules biologiques telles que l'insuline afin de les administrer par voie orale et possédant un effet thérapeutique.

Selon l'OMS, le nombre de personnes diabétiques dans le monde était de 171 millions en 2000 et il est prévu d'en dénombrer 366 millions en 2030. En ce qui concerne l'Espagne, le nombre de diabétiques supposés en 2030 sera de plus de trois millions, sachant que chacun de ces patients ont besoin d'une ou plusieurs injections d'insuline par jour. Cette recherche porte donc sur l'amélioration de la qualité de vie que ce type d'administration peut supposer.

Afin de fabriquer ce genre de nanoparticules, le groupe de recherche de M. Fernández Arévalo de l'Université de Séville a recourru à une technologie appelée : Flow Focusing. Cette technologie a été brevetée par le groupe du Département d'Ingénierie Energétique et Mécanique de Fluides de l'Ecole Supérieure d'Ingénieurs Industriels de la US, sous la direction du professeur Alfonso Gañan Calvo, groupe ayant également participé au projet. Cette méthodologie permet de produire de façon contrôlée des gouttes de dimenssions nano et micrométriques. Ces gouttes sont générées dans un bain. Celles-ci sont formées à partir d'un polymère, de l'insuline et d'un solvant organique. Ce solvant s'évapore, et la goutte ainsi obtenue se transforme en une particule solide.

Le travail consiste à développer des formulations qui permettent d'optimiser le produit final que sont les nanoparticules. Les particules doivent toutes être homogènes, d'une taille bien définie avec des caractéristiques superficielles spécifiques, avec une quantité d'insuline adéquate qui puisse libérer la biomolécule à la place et au moment voulus. Dans ce cas précis, il est nécessaire que la particule soit de dimension nanométrique afin que les particules puissent traverser en restant intactes la barrière de l'intestin et arriver au flux sanguin. Ces nanoparticules peuvent porter différents types d'actifs, principalement des médicaments tels que des antibiotiques, anesthésiques, anti-inflammatoires, anti-ulcéreux, anti-cancéreux ou molécules protéiques.

Les nanoparticules d'insuline ont à ce jour déjà été développées. Elles sont actuellement testées par voie orale sur des animaux et le seront ensuite sur l'Homme. Le groupe de recherche en endocrinologie, métabolisme et nutrition clinique de la Faculté de Médecine de l'Université de Séville mène cette partie de l'étude sur des rats de laboratoire génétiquement modifiés afin de les rendre diabétiques pour évaluer les réactions de ces nanoparticules d'insuline. L'application des nanotechnologies dans le développement de produits pharmaceutiques, cosmétiques et agro-alimentaires leur apporte une valeur ajoutée qui devra être prise en compte par les entreprises.

BE

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