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Un monde sans musique ?
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L’amusie congénitale est l’incapacité héréditaire à percevoir les sons musicaux. Les personnes amusiques ne savent pas, de deux sons, lequel est le plus aigu ou le plus grave. Elles ne peuvent pas distinguer des morceaux, des airs, des chansons, et sont incapables de chanter juste.
Des enfants âgés de 10 à 13 ans ont été testés de façon que l’on puisse observer la réaction de leur cerveau pendant qu’on leur faisait entendre des successions de sons. Isabelle Peretz et ses collègues de l’Université de Montréal ont placé des électrodes à la surface de leur crâne, et enregistré une onde électrique nommée P300 qui accompagne la prise de conscience de la hauteur du son. Ils ont constaté que l’amplitude de cette onde est notablement plus faible chez les enfants amusiques que chez les autres.
Comment expliquer ce manque de réactivité cérébrale ? L’onde P300 est enregistrée au niveau des zones frontales, qui assurent la prise de conscience du son. Une onde plus précoce, dénommée N100, semble normale chez ces enfants et correspond à l’activité du cortex auditif, qui perçoit le son de façon brute, sans le détailler ni le situer dans un contexte. En un sens, les enfants savent qu’il y a un son, mais ne peuvent en avoir une conscience globale, en rapport avec d’autres sons. Entre le cortex auditif primaire, qui perçoit le son, et les zones frontales qui l’analysent, l’information passe mal, voire pas du tout.
Selon les psychologues, ce défaut initial résiste aux tentatives de rééducation. Pendant un mois, ces enfants amusiques ont suivi un programme spécial d’exercices d’écoute et de sensibilisation à la musique. L’équipe canadienne n’a constaté aucune évolution de l’onde P300 ni aucune amélioration des capacités de discrimination des sons chez ces enfants amusiques. Sans doute des facteurs génétiques sont-ils en cause, aboutissant à des connexions cérébrales insuffisantes entre le cortex auditif primaire et les zones frontales du cerveau, mais les psychologues pensent que la plasticité cérébrale stimulée par l’apprentissage d’un instrument pourrait renforcer les connexions défaillantes. Une façon de donner à ces enfants un aperçu de ce qu’est la musique.
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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