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Modifier le cerveau pour restaurer la vue...

Une équipe de recherche de l'Institut de la vision, basé à Paris et dirigé par le professeur José-Alain Sahel, pilote actuellement un projet international baptisé CorticalSight. Ce projet vise à permettre à des aveugles dont le lien entre l'œil et le cerveau ne fonctionne plus de recouvrer la vue, en agissant directement sur les neurones du cortex visuel afin de court-circuiter le nerf optique défectueux.

Ce projet pourrait à terme permettre de guérir les victimes d'un glaucome, deuxième cause de cécité dans le monde après la cataracte, ainsi que les personnes ayant perdu la vue à la suite d'un diabète, première cause de cécité des moins de 50 ans.

Le projet CorticalSight utilise une technique d'exploration et de manipulation du cerveau en train de bouleverser le champ des neurosciences depuis qu'elle a émergé il y a une dizaine d'années : l'optogénétique. Associant l'optique à la génétique, cette méthode consiste à modifier génétiquement certains neurones ciblés du cerveau afin de les rendre sensibles à la lumière ; à l'aide de cet outil, il devient possible de les activer ou les inhiber à l'aide d'un flash lumineux produit par une fibre optique ou par une grille de LED implantées dans le tissu cérébral.

Pour ces recherches, les scientifiques vont utiliser le code génétique d'une protéine d'algues qui rend les cellules photosensibles ; ils vont ensuite encapsuler ce code dans un vecteur de thérapie génique qui sera injecté dans le cerveau des patients participant à ces essais cliniques. Le vecteur devrait alors se diffuser et introduire le gène de la protéine d'algues dans le matériel génétique des neurones de la vision qui deviendront, si tout fonctionne bien, photosensibles à leur tour.

Au niveau du visage, un dispositif fixé sur des lunettes sera composé d’une caméra filmant l'environnement direct du patient en haute résolution. Un autre dispositif au niveau du cerveau transformera par le biais d'algorithmes complexes les informations visuelles en signaux lumineux interprétables par le cerveau.

« Si le prochain essai clinique de GenSight montre que la technique fonctionne avec les neurones de l'œil, on aura toutes les raisons de penser qu'elle fonctionnera également avec ceux du cortex visuel », explique Serge Picaud, Directeur de la recherche à l'Institut de la vision.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Institut de la Vision

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