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Mieux détecter la conscience après un coma

Une nouvelle technique permet de savoir avec davantage de certitude si une personne sortie du coma est consciente ou pas.

Lorsqu’une personne se réveille après un coma, elle peut évoluer vers différents états cliniques. Si elle tombe dans un état végétatif, elle conserve ses réflexes, peut respirer sans assistance et garde les yeux ouverts mais elle n’a pas conscience de son environnement. En revanche, en état de « conscience minimale », elle montre parfois des signes fugaces de conscience : bien qu’incapable de communiquer de façon suivie, elle peut sourire à un proche.

Son pronostic vital est alors meilleur, et des soins spécifiques peuvent être entrepris pour l’aider à récupérer. Cependant, ces deux états sont souvent difficiles à distinguer : le diagnostic serait erroné dans 40 % des cas. Pour les discriminer, une équipe internationale a mis au point une nouvelle méthode combinant la stimulation cérébrale transcrânienne et l’électroencéphalographie.

Une méthode très différente des « tests de conscience » actuels. « La plupart des tests reposent en effet sur une tâche cognitive que l’on demande au patient de réaliser mentalement - par exemple imaginer jouer au tennis - et qui requiert un état de conscience, explique Lionel Naccache, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Si l’on observe une signature cérébrale de réalisation de la tâche, on peut alors affirmer que le patient est conscient. Toutefois, il est difficile d’interpréter un résultat négatif : le patient peut ne pas comprendre le langage, être endormi, etc. La méthode élaborée par Marcello Massimini, de l’université de Milan, et ses collègues ne présente pas cette limitation. »

Cette dernière, en effet, ne sollicite pas les capacités de communication du patient. Elle se fonde sur l’hypothèse selon laquelle la conscience repose sur des interactions rapides entre des zones du cortex et des zones du thalamus, situé en profondeur dans le cerveau. Pour la détecter, les chercheurs positionnent une bobine magnétique sur le crâne du patient.

Cela induit un courant qui stimule le cerveau, une technique appelée « stimulation cérébrale transcrânienne ». Dans le même temps, ils enregistrent leur activité cérébrale avec un électroencéphalographe.

  • États distincts

Pour prouver l’efficacité de cette méthode, l’équipe a sélectionné 12 patients sortis du coma, pour lesquels un diagnostic solide pouvait être posé à l’aide d’un examen neurologique approfondi et répété. Parmi eux, 5 ont été diagnostiqués en état végétatif, 5 autres en état de conscience minimale et 2 en « syndrome de verrouillage », ou « locked-in syndrom », un état caractérisé par une paralysie totale du corps mais une pleine conscience de l’environnement.

Une fois ces patients diagnostiqués, les neurologues ont testé sur eux leur nouvelle méthode, et confirmé pouvoir distinguer les patients entre eux. De fait, chez les patients en état végétatif, la stimulation provoque une activité cérébrale très localisée, comparable à celle observée pendant le sommeil ou lors d’une anesthésie, donc lorsque nous ne sommes pas conscients. En revanche, chez les patients en état de conscience minimale, elle déclenche une activité complexe, caractéristique d’un état de conscience, impliquant de nombreuses zones du système thalamocortical. Une activité semblable est observée chez les deux patients en syndrome de verrouillage.

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