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Maladie à prions : une nouvelle technique pour des tests de dépistage plus sensibles
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Des chercheurs de l'Institut de Recherche Pharmaceutique Serono à Genève ont mis au point une technique d'amplification de la protéine prion anormale. Cette technique novatrice permet de détecter des concentrations extrêmement faibles de prion anormal. Nommée PMCA pour "Protein Misfolding Cyclic Amplification", cette approche est décrite dans l'édition du 14 juin de la revue Nature. Comment détecter de très faibles quantités de protéines prions anormales (PrP Sc) ? La réponse de Gabriela Saborio et des ses collaborateurs est claire : en augmentant le nombre initial de PrP Sc dans l'échantillon. On s'accorde aujourd'hui sur le fait que ces protéines prions anormales PrP Sc jouent un rôle essentiel dans les encéphalopathies spongiformes transmissibles comme l'encéphalopathiespongiformebovine (ESB) ou le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (nvMCJ). Dans son rôle d'agent infectieux, PrP Sc convertirait les protéines prions normales (PrP C) en PrP Sc, générant ainsi de grandes quantités de PrP Sc sous forme d'agrégats dans le cerveau des personnes touchées. Les tests diagnostiques actuels sont basés sur la recherche de PrP Sc dans le cerveau des patients ou animaux décédés. Toutefois, la détection de PrP Sc dès les premiers stades de la maladie est rendue impossible du fait d'un nombre trop faible de PrP Sc pour les tests actuels. Dans leur publication, Saborio et al décrivent comment ils ont amplifié in vitro la protéine prion anormale PrP Sc. Leur technique s'apparente au principe à PCR, avec une succession de phases d'amplification. Ces amplifications sont le résultat de la conversion de protéines prion normales PrP C en protéines prions anormales PrP Sc. Pour cela, les chercheurs ont incubé des PrP Sc en présence de PrP C. D'après les chercheurs, 97 % des PrP Sc retrouvées après cette amplification seraient le résultat de protéines nouvellement converties. Cette technique permet donc d'augmenter la quantité de PrP Sc dans un prélèvement et ainsi diminuer indirectement le seuil de détection des tests actuels. Selon Saborio et al, la PMCA (Protein Misfolding Cyclic Amplification) pourrait être utilisée pour la détection des protéines prions anormales dans les tissus ou liquides biologiques. Bien entendue, la PMCA serait couplée aux méthodes d'immunodétection actuelle. Outre cet aspect diagnostique évident, ce travail revêt une importance particulière pour la recherche puisqu'il permet pour la première fois la culture des protéines prions anormales in vitro, avec une efficacité supérieure à celle observée in vivo.
Caducée : http://www.caducee.net/
Nature :
http://www.nature.com/nlink/v411/n6839/abs/411810a0_fs.html
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