Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Maladie d'Alzheimer : vers une détection sanguine fiable et précoce
- Tweeter
-
-
1 avis :
Des chercheurs de l’Université de Californie ont découvert des biomarqueurs dans le plasma permettant de prédire la survenue de la maladie d’Alzheimer (MA) et la démence. Alors que selon les différentes lignes directrices, l’identification de la démence est basée sur l’analyse des protéines du liquide céphalo-rachidien et la neuro-imagerie, un biomarqueur sanguin comme le taux plasmatique de peptides ?-amyloïde (Aß) serait une technique de détection moins invasive et plus rentable. Les résultats de cette méta-analyse, publiée dans l’édition du 26 mars des Archives of Neurology confirme la promesse des niveaux plasmatiques de ?-amyloïde comme un biomarqueur préclinique possible.
Les auteurs du département de psychiatrie de l’Université de Californie et du département d’épidémiologie de la Harvard School of Public Health et d’autres institutions de santé américaines rappellent le fardeau grandissant de la maladie d’Alzheimer, le peu d’efficacité des traitements disponibles et l’absence de thérapie efficace, à ce jour, pour modifier le processus pathologique. Par ailleurs, si de nouveaux traitements venaient à être développés, il est largement admis qu’ils devraient être administrés au stade préclinique de la maladie, avant que les patients soient atteints de démence complète. La prédiction préclinique et en première étape de la démence par le biais de biomarqueurs pratiques, non invasifs et peu coûteux est donc un enjeu évident pour la prise en charge de la MA.
Les taux plasmatiques de peptides ?-amyloïde (Aß) ont été beaucoup étudiés mais par des études de conception, avec des méthodes de dosage et des tailles d’échantillon très différentes. Ces auteurs ont donc effectué une revue systématique et une méta-analyse de la littérature scientifique, publiée entre 1995 et 2011, pour valider que les niveaux plasmatiques de Aß pourraient être un biomarqueur prédicteur de survenue de la démence, dont la MA ou un déclin cognitif. Les chercheurs ont développé un modèle pour générer des résultats consolidés, avec des intervalles de confiance à 95 %.
Un ratio de 2 peptides ?-amyloïde associé à un risque accru de 60 % de MA : 13 études portant sur un total de 10.303 participants ont été sélectionnées. De faibles niveaux de ratios de 2 peptides ?-amyloïde (Aß42: Aß40) s’avèrent significativement associés avec le développement de la MA (RR : 1,60; IC : 95%, de 1,04 à 2,46) et à la démence (RR : 1,67; IC : 95%, de 1,02 à 2,75) alors que les concentrations plasmatiques de Aß40 et Aß42 seuls ne s’avèrent pas significativement associées à des résultats spécifiques. C’est un premier pas vers l’utilisation pré-clinique de ces biomarqueurs, concluent les auteurs, cependant l’hétérogénéité des données dans la méta-analyse souligne la nécessité de poursuivre la recherche.
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Vers des vaccins sans aiguille
Selon deux récentes études américaines, contrairement à ce que l’on pensait jusqu'à présent, la peau disposerait en effet de son propre système immunitaire et pourrait ainsi produire ses propres ...
La chronobiologie impacte sensiblement l'efficacité des immunothérapies
Les immunothérapies, qui visent à renforcer l’action du système immunitaire pour lutter contre le cancer, sont parmi les traitements antitumoraux les plus prometteurs. Toutefois, s’ils s’avèrent ...
La fluctuation du taux de cholestérol augmenterait les risques d'Alzheimer
La plupart des raisons pour lesquelles nous souffrons de troubles cognitifs comme la maladie d'Alzheimer sont dues à des facteurs que nous ne pouvons pas contrôler, comme les gènes dont nous ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 76
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :